[critique cinéma] American Nightmare, la purge de l’été ?

On a profité d’une petite journée pluvieuse au sein de cet été tardivement ensoleillé pour aller voir American Nightmare, le succès surprise du box-office américain. C’est essentiellement son concept ultra original qui nous a intrigué et séduit, à la base. En 2022, les USA ont réussi à se sortir d’une situation de crise incroyable grâce à une invention qualifiée de révolutionnaire, La Purge (oui, ils ont osé). Une fois par an, pendant douze heures consécutives, tous les citoyens américains sont autorisés à commettre tous les crimes qu’ils souhaitent, y compris des assassinats, afin de libérer leurs pulsions animales et, par la même occasion, faire le ménage parmi les exclus du système : SDF et autres pauvres sont en effet les cibles privilégiées de ces tueurs d’un soir.

Le film nous raconte plus précisément l’histoire des Sandin, famille friquée de banlieue, qui a fait fortune en vendant des systèmes de sécurité sensés protéger le voisinage des éventuels intrus de cette drôle de soirée. Bien évidemment, alors que la gentille petite famille aurait du regarder tranquillement un film en attendant la fin de La Purge, rien ne se passe comme prévu. Très vite, un sans domicile trouve refuge dans la demeure. Manque de pot, notre clochard est la proie d’un groupe de nantis psychopathes qui menacent les Sandin de mort s’ils ne se décident pas à leur livrer leur nouvel ami. S’en suit une pseudo-réflexion sur le rapport des riches aux pauvres au pays de l’Oncle Sam, façon satyrique de traiter un sujet d’actualité.

Malheureusement, James DeMonaco, le réalisateur et scénariste du film (déjà à l’écriture pour Assaut sur le Central 13, tandis que le seul Little New York figure sur son C.V. sous la catégorie réal’) ne parvient pas à rendre cet aspect intéressant, comme tout le reste de son film d’ailleurs. American Nightmare se contente de poser un concept original et qui aurait pu être foutrement sympa, mais s’arrête à ça. Développement des personnages, scènes de suspense  ou d’action, rien n’est assez développé et on se contente du strict minimum. En misant sur Ethan Hawke dans le rôle principal, DeMonaco avait pourtant de quoi proposer un film plus intéressant que cela. Et pourtant… le « long-métrage » se permet même que longueurs alors qu’il ne dure que 1h15, un comble.

American Nightmare, c’est avant tout un excellent concept qui aurait pu se révéler franchement grandiose. A la place de cela, on se retrouve avec un film tout juste passable qui ne restera clairement pas dans les annales.  Au final, La Purge, la vraie, elle est pour les spectateurs et pour personne d’autre.

Cet article a été initialement publié sur Conso-Mag.

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