[critique cinéma] Insaisissables

Fort de ses précédentes productions US, le frenchie Louis Leterrier (Le Choc des Titans, L’Incroyable Hulk…) revient aujourd’hui avec un film dans la veine du divertissement spectaculaire US avec un casting international plutôt prometteur. Sortant en plein milieu de l’été, Insaisissables sera un bon prétexte pour aller chercher de la fraîcheur dans une salle obscure.

Synopsis : « Les Quatre Cavaliers », un groupe de brillants magiciens et illusionnistes, viennent de donner deux spectacles de magie époustouflants : le premier en braquant une banque sur un autre continent, le deuxième en transférant la fortune d’un banquier véreux sur les comptes en banque du public. Deux agents spéciaux du FBI et d’Interpol sont déterminés à les arrêter avant qu’ils ne mettent à exécution leur promesse de réaliser des braquages encore plus audacieux. Ils font appel à Thaddeus, spécialiste reconnu pour expliquer les tours de magie les plus sophistiqués. Alors que la pression s’intensifie, et que le monde entier attend le spectaculaire tour final des Cavaliers, la course contre la montre commence.

Cinéma is magic !

La magie, art du faux semblant, évoque l’univers un peu cheap de la fête foraine ou du cabaret, de lapins sortant de chapeaux et autres tours de cartes. Il y a aussi la manière David Copperfield qui faisait de la grande illusion, transformants les petits tours de cirque en un spectacle sidérant et impressionnant du fait d’une dangerosité bien présente. C’est ce que montre Insaisissables : un groupe de quatre magiciens chacun spécialisé dans une discipline (grand spectacle, danger, suggestion, et habileté) qui vont se retrouver à travailler ensemble pour d’obscures raisons avec la promesse de donner dans des tours uniques et osés. Et ces tours sont tellement hallucinants que l’on se demande où est le truc. Braquer une banque à Paris en temps réel quand on est à Las Vegas, avouez que c’est plutôt pêchu ! Et c’est en cela que réside le questionnement et l’intrigue de ce thriller sexy : est-ce que tout ceci est pure duperie, est-ce l’oeuvre de petits escrocs bénéficiant de connaissances et d’une aide extérieure, ou la magie existe-t-elle vraiment et sans artifices ? Si vous n’aurez pas la réponse à cette question ici, force est de constater que Louis Leterrier s’en sort remarquablement bien dans cet exercice de style typiquement américain.

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Américain car il s’agira d’en mettre plein la vue au spectateur deux heures durant avec un scénario suffisamment intriguant pour vous retenir calé dans votre fauteuil et la bouche pleine de pop-corn. Et ce postulat qui vise à faire douter le spectateur de ce qu’il voit est diablement accrocheur jusqu’à enfin avoir la réponse à toutes vos questions… en vain. Car le gros point négatif de Insaisissables est surement sa fin, cucul au possible et nébuleuse à souhait, avec un sentimentalisme de base qui vous laissera de surcroît en suspens sur un certain nombre de points. La caméra est nerveuse et en mouvement perpétuel, la bande son insuffle le rythme, et la mise en scène est dynamique à défaut d’originalité. Et le casting donne un cachet supplémentaire à Insaisissables, même si le spectateur (et le réalisateur) ne se place pas du point de vue des magiciens mais du duo Ruffalo/Laurent et de la police, manière de comprendre le fin mot de l’histoire. En fait il faut vraiment arrêter d’intellectualiser et prendre le film pour ce qu’il est : un gros divertissement nerveux et éminemment sympathique. Et il réussit amplement et sans prétention malgré la retombée du soufflé sur la fin.

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Résumé

Le divertissement américain dans toute sa précision. En soi Insaisissables ne casse pas trois pattes à un canard, mais il est si dynamique et intriguant qu’on oublie les faiblesses et les codes pour simplement se prendre au jeu.

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