[critique cinéma] Inside Llewyn Davis

inside-llewyn-davisSoyons clairs tout de suite, les frères Coen signent une fois de plus un chef d’oeuvre avec Inside Llewyn Davis. Plus besoin de présenter  »the Coen brothers » (No Country for hold men, O’Brother, The Big Lebowsky), leur talent les précède et chaque nouveau film du duo est toujours un événement. Leur nouveau film Inside Llewyn Davis, grand prix du jury au festival de Cannes, raconte une semaine de la vie d’un jeune chanteur de folk dans l’univers musical de Greenwich Village en 1961. Des cafés du Village à un club désert de Chicago, jusqu’à une audition pour le géant de la musique Bud Grossman, on suit les mésaventures de ce magnifique  »loser » comme seul le grand cinéma sait le faire.

Il suffit de cinq petites secondes pour entrer dans l’univers du film. Dès les premières notes entonnées par Oscar Isaac qui interprète ce héros malheureux, on est conquis. C’est là la force de bons metteurs en scène. Le décor est posé, il ne nous reste plus qu’à nous installer confortablement et suivre cette histoire qui ressemble à un beau morceau de folk. Superbement écrit, avec une mise en scène élégante, le film est rythmé et incroyablement bien interprété. Mais surtout il est bien dialogué. Rien d’étonnant, les Coen sont pour moi les meilleurs dialoguistes au monde. Les répliques sont parfois hilarantes, souvent dures et émouvantes.

On retrouve quelques têtes connues des frères Coen.

On retrouve quelques têtes connues des frères Coen.

Mais surtout la force principale du film c’est Oscar Isaac. L’acteur et chanteur nous livre une prestation impeccable. Après avoir vu le film, sa voix rauque résonne de longues heures durant dans notre tête. Llewyn Davis c’est un personnage détestable mais terriblement attachant dans lequel tout le monde peut se retrouver. Musicien qui cherche à vivre de sa passion sans chercher la gloire, il représente tous ces chanteurs folk du début des années 60 qui ouvriront la voie à Bob Dylan quelques années plus tard. Ce que les Coen essayent de nous faire comprendre en faisant le lien dès le début du film avec les chats, c’est que Llewyn Davis est un peu comme ces animaux de compagnie, ils cherchent toujours à s’enfuir mais ils reviennent finalement à la maison à chaque fois. Le reste du casting est excellent aussi. Que ce soit Carrey Muligan, plus belle de film en film son regard transperce l’écran, ou Justin Timberlake, en passant par des habitués des Coen comme John Goodman, tous sont parfaits dans leurs rôles.

Enfin, soulignons l’ambiance du film. La retranscription des années 60 est très bonne aidée par une photographie superbe, c’est simple on s’y croirait. La BO folk participe aussi largement à cette ambiance particulière. On aimerait tellement être dans ce fameux bar lorsque Llewyn Davis-Oscar Isaac chante.

Avec Inside Llewyn Davis Joel et Ethan Coen signent une oeuvre touchante et mélancolique. Assurément l’un de leurs plus beaux film.

Article paru initialement sur Conso-Mag.

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