[Critique cinéma] Sabotage

Schwarzy est de retour. Schwarzy sort l’artillerie lourde. Schwarzy balance de la réplique sans respect. Schwarzy serre de la fliquette. Tout ça c’est dans Sabotage, nouveau film de David Ayer, 2ans après le très surprenant et très méconnu End of Watch.

David Ayer, pour ceux qui ne le connaissent pas, c’est le scénariste – entre autres – du très correct U-571 et du très connu Training Day qui avait permis à Denzel Washington de remporter l’Oscar du meilleur acteur en 2002. Cependant et n’en déplaise aux fanatiques, c’est aussi le scénariste des débiles S.W.A.T Unité d’élite et du premier Fast & Furious. Il en reste que depuis que le monsieur est passé derrière la caméra, tout en continuant d’opter pour l’adaptation de ses scénarios, cet ancien marine s’offre une filmographie qui sans révolutionner le genre, mérite que l’on y jette un oeil.

Parce que David Ayer, c’est un monde rempli de violence et de corruption et il le prouve une fois de plus dans son dernier long-métrage: Sabotage. Comme pour End of Watch, la bande-annonce est trompeuse car elle fait croire à un film 100% action, ce qui n’est pas le cas. C’est purement un thriller avec pour centre d’intérêt ses personnages et les relations qu’ils peuvent avoir. Et c’est grâce à ces interactions que David Ayer réussit à donner du corps à son film. L’histoire en elle même est ultra-basique et offre très peu de surprise au spectateur, il faut bien l’avouer. En revanche c’est tout ce qui se passe autour qui donne de la crédibilité à Sabotage et qui en fait un film honnête et divertissant. A commencer par l’utilisation de tonton Schwarzy.

Alors oui, notre ancien Mister Univers montre une fois de plus son jeu d’acteur tout en immobilisme. Qu’il fronce les sourcils ou qu’il ouvre grand les yeux, on le sait tous, Schwarzy c’est un mec énervé. Quand Schwarzy est triste et plein de remords, on lui fait boire un whisky et on lui demande de se toucher le front avec sa main. Forcément difficile de lui demander plus quand il ne s’agit pas de sortir ses muscles plastifiés et d’enfoncer des crânes. Cependant, le réalisateur semble être le premier à avoir compris que Schwarzy commence à se faire vieux et donc qu’il ne peut plus porter un film musclé à lui tout seul. Et c’est dans ce rôle de chef de force d’élite d’agents de la DEA que David Ayer fait évoluer un Schwarzy qui a de la bouteille menant ses hommes, son équipe tel un bon chef de famille et qui au final ne prend jamais le dessus physique sur ses hommes. Cela nous offre des scènes où le naturel des dialogues nous permet d’esquisser des sourires.

Et à côté de ça, cela n’empêche pas Schwarzy de jouer le dur, d’insulter (« j’t’emmerde toi et tes 48% de graisse en trop!« ) et surtout de dézinguer, sans jamais trop le mettre en avant afin de laisser son équipe s’exprimer mais aussi laisser de la place à l’enquêtrice jouée par Olivia Williams dans une enquête crade, avec des crimes sales, des tripes, de la chair, des membres, du sang, où tout le monde devient peu à peu suspect ! Et comme Schwarzy, il ne faut pas oublier que c’est un bon américain et qu’il ne faut pas l’énerver (surtout pas), Sabotage sera aussi une histoire de vengeance !

Alors oui, Sabotage est loin d’être un bon film car il est simpliste, mais ce n’est pas non plus un nanar car il possède ce petit quelque chose qui fait qu’on y croit. En matière de divertissement et à condition de se laisser prendre au jeu, le contrat est rempli. Le genre de film à voir entre potes avec un bon pack de bière en guise de provision. G kifé ma race !

Article rédigé par Alexandre pour Conso-Mag.

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