[Critique cinéma] The Rover

Vous avez les nerfs ? Vous avez les mains qui tremblent à force de retenir vos pulsions enfouies ? Vous avez envie de coller une balle en pleine tête au premier kéké que vous croiserez dans la rue ? Vous êtes en manque d’anarchie ? Alors The Rover, second long-métrage de David Michôd, est sûrement fait pour vous!

En 2010 et pour son premier film, David Michôd nous plongeait avec Animal Kingdom dans une famille de criminels rappelant étrangement la famille Grissom du très sombre et roman culte Pas d’orchidées pour Miss Blandish, écrit par James Hadley Chase en 1939. En 2014, l’australien revient avec The Rover où il retrouve Guy Pearce (Memento, L.A Confidential, …) qu’il avait déjà dirigé dans Animal Kingdom et … Robert Pattinson. Le synopsis est simple. 10 ans après « La chute », la société australienne s’est nettement radicalisé et les lois semblent ne plus exister. Eric, incarné par Guy Pearce, un vagabond à deux doigts d’exploser intérieurement se fait voler par un gang son dernier bien : sa voiture. Il décide de les poursuivre. Dans sa quête, il devra faire équipe avec Rey (Robert Pattinson), un des membres du gang et laissé pour mort lors d’une fusillade.

The Rover débute de fort belle manière. C’est très lent, il ne se passe pas grande chose mais c’est extrêmement oppressant avec un aspect psychologique qui prend rapidement place et une violence hostile. Le décor est planté ! Honnêtement, j’ai rarement été aussi secoué et crispé durant la première demi-heure d’un film. Le climat sent le souffre et la perversité. L’impitoyable personnage de Guy Pearce est troublant et suinte la rage. C’est avec brio que David Michôd arrive à communiquer cette ambiance sale au spectateur avec une mise en scène froide dans un décors pourtant aride. Sans oublier une musique stridente qui compose parfaitement avec les images.

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Le reste du film se concentre plus sur la relation qu’Eric va entretenir avec Rey. Cependant, David Michôd reste exemplaire dans son traitement, ne trahissant jamais la cohésion de son univers tout en rendant ses personnages attachants. Et là, je ne peux qu’ovationner le jeu de Robert Pattinson dans un rôle de personnage attardé mentalement qu’il remplit avec justesse. Pourtant, Guy Pearce nous offre une excellente prestation. On peut d’ailleurs féliciter la direction des acteurs.  Robert Pattinson, je n’y croyais pas une seule seconde, surtout après sa prestation très moyenne dans Cosmopolis, et je dois avouer avoir été bluffé. Il n’en fait jamais trop et n’hésite pas à casser son image de sex symbol. En espérant qu’il continue sur cette voie !

Le seul bémol de The Rover est cette ultime scène, proche du ridicule et de la grossièreté qui laisse un arrière-goût après visionnage. On oublie et on excuse car The Rover est une des grosses surprises de 2014. A voir sans hésiter !

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