Pour la 6ème fois, Hugh Jackman ressort ses griffes pour jouer Wolverine avant de retrouver une fois de plus son personnage bourru dans X-Men Days of Future Past très bientôt. Logan, mutant bourru adoré des fans avait déjà eu droit à un film isolé en 2009 que l’on préfère oublier. Etait-ce donc bien nécessaire de rempiler, même si c’est avec un réalisateur talentueux ? Rien n’est moins sûr…
Synopsis : Wolverine, le personnage le plus emblématique de l’univers des X-Men, est entraîné dans une aventure ultime au cœur du Japon contemporain. Plongé dans un monde qu’il ne connaît pas, il doit faire face au seul ennemi de son envergure, dans une bataille à la vie à la mort. Vulnérable pour la première fois et poussé au bout de ses limites physiques et émotionnelles, Wolverine affrontera non seulement l’acier mortel du samouraï mais aussi les questions liées à sa propre immortalité.
Une tentative de « mieux faire » louable
Disons le tout de suite, il était difficile pour ce nouveau Wolverine de faire pire que l’infâme « film » sorti en 2009 sur les origines de ce loup solitaire. Heureusement, sur ce point de vue, Le combat de l’immortel s’est éloigné le plus possible des erreurs commises dans le premier volet. Au point même de se demander si ce film a bel et bien existé.
Car ici, exit les autres X-Men, exit le Logan qui se cache dans les fermes, ce Wolverine là se situe chronologiquement parlant à la suite de X-Men 3 : l’affrontement final. Vous suivez toujours ? Pas étonnant donc de retrouver un Serval torturé suite à la mort de Jean qui revient le hanter sans cesse. Le film s’ouvre même sur une séquence pourtant très intéressante de flashback dans le Japon de la seconde guerre mondiale, suivi d’un retour sur le Wolverine d’aujourd’hui, loup solitaire restant loin des humains « normaux », fatigué, vulnérable, seul et tourmenté. On croirait presque qu’il y a de quoi faire un bon film.
D’autant plus que cette fois-ci, il y a un scénario. Mieux encore, pas de montage à la machette, le film se suit de façon logique, sans trop d’ellipses ni de moments de maladresse. L’accent est clairement mis sur l’humain plus que sur le mutant, et l’on explore un peu plus le personnage de Wolverine à travers ses divers sentiments.
Pour couronner le tout, bien loin des effets numériques à vomir du premier opus, ce Combat de l’immortel optimise beaucoup mieux son budget afin d’éviter que le spectateur ne rigole trop devant les multiple fonds verts. L’action est d’ailleurs beaucoup plus portée sur les humains et les arts martiaux, Japon oblige, le tout dans un souci de réalisme bien senti. Les acteurs eux s’en sortent plutôt bien, en japonais comme en anglais et le film en devient presque crédible. L’intention est louable, mais l’ensemble fini par s’éloigner de son entité même, à savoir : un film de super héros.
En effet, à part un affrontement quasi final et le fait que ce héros ait des griffes en métal indestructible, l’ensemble du film résonne bien plus comme un film d’action type Jason Bourne que comme un X-Men (en moins bien écrit quand même). Presque comme si nous n’étions pas devant un Marvel. C’est d’ailleurs bien ce qui gêne beaucoup dans cet opus qui décevra certainement les fans pour toutes les raisons qui suivent…
Un film tout de même raté
Ne nous emballons pas, si Le combat de l’immortel est moins pire que le Origins : Wolverine, ça ne veut pas pour autant dire que c’est un bon film. Car si le premier volet était difficilement regardable, il avait au moins le mérite de divertir. Devant ce nouvel essai, beaucoup risquent alors de s’ennuyer sec avec une histoire qui ne s’emballe jamais.
A bien y réfléchir, seul Logan emballe comme d’habitude (hu hu) mais lui non plus ne « décollera » jamais dans le film. Pas un moment épique. Pas de passage mémorable. Et même si Logan passe toujours le plus clair de son temps torse nu pour vous mesdames, nous ne sommes pas dupes : ce Wolverine n’a rien de « badass ». Une ou 2 situations comiques, 3 phrases à base de « Fuck you » à la Logan qui font mouches et un froncement constant des sourcils ne suffisent pas à nous faire croire que le Wolverine est de retour.
De plus, le planning tombe mal, mais il est difficile de passer derrière un mastodonte comme Pacific Rim qui donne toutes ses lettres de noblesse au blockbuster. D’autant plus que Guillermo del Toro était également pressenti au départ pour réaliser ce Combat de l’immortel. Il aurait peut-être du… A côté, ce Wolverine semble du coup déjà démodé, comme s’il avait été tourné il y a 10 ans et n’apporte rien ni au genre ni à la franchise X-Men. Même le personnage de Jean, ultra présent dans le film n’aide en rien, à part à admirer la superbe plastique de Famke Janssen une fois de plus. C’est peut-être pour ses formes d’ailleurs que la 3D a été conçue, tant elle est inutile le reste du temps!
Quant à Viper, et le Samouraï d’argent, les deux seuls autres mutants qui rappellent les comics à être présents dans le film, ils bénéficient d’un traitement bien maigre. Alors que Viper ressemble trait pour trait à une Poison Ivy face à un Batman en moins jolie et un peu plus ridicule, le Samouraï arrive comme un cheveu sur la soupe, en bout de course. On se demande alors à quoi ont servi les deux heures précédentes, celles où vous avez eu le temps de vous endormir 3 fois. Dommage, encore une fois, Wolverine méritait mieux et il semble impossible de pouvoir réaliser un film à la hauteur du potentiel de ce personnage. Même si la déception n’est pas vraiment présente lorsque l’attente du film n’est pas grande, la frustration de l’idée d’un bon long métrage gâché est encore plus forte. Heureusement, la scène post-générique rattrape l’ensemble et vous donne de quoi baver d’envie pour les mois à venir, tout comme quelques bonnes scènes d’arts martiaux à se mettre sous la dent dans un film qui reste divertissant mais très vite oubliable.