Reprenons depuis le début. Constantine. John Constantine. Originaire de la planète DC Comics, fils du scénariste comics Alan Moore (Watchmen, V for Vendetta, Batman : The Killing Joke…), vous êtes le héros de la série Hellbrazer (Vertigo). Ou bien devrais-je dire l’anti-héros, exorciste, détective, spécialiste de magie noire et de magie occulte. Jusque-là tout est (presque) normal. Vous décidez alors de signer pour un show produit par la NBC (Hannibal, Grimm). La chaîne engage David S. Goyer (Man of Steel, Godzilla, The Dark Nitgh Rises, …) et Daniel Cerone (Dexter, Mentalist…) au scénario ainsi que Neil Marshall (The Descent, Game of Thrones, Centurion,…) à la réalisation. Cependant, le pilote (prévu pour octobre) fuite sur Internet. Intéressons-nous donc sans plus tarder à l’épisode 1 de la série Constantine.
Constantine, késako ? Une série nous présentant tout simplement les aventures de John Constantine : un personnage incorrigible et torturé poursuivant les démons à New-York. Il sera accompagné de Liv Parson, jeune femme qui a hérité du don de voir les morts et de Chas, son plus vieil ami, dans son combat contre le mal.
Honnêtement, cette série s’annonce prometteuse. Tout d’abord, elle plante un décor et une ambiance intéressante. Dès le début, on se trouve plongé dans une atmosphère sombre de par sa composition d’image assez terne mais aussi par quelques scènes surnaturelles et gores. Cela apporte un petit plus au show selon moi qui s’inscrit dans la volonté de toucher un public un peu plus mature. Des screamers ainsi que des visions horrifiques sont donc au rendez-vous, et cela donne de la classe à la série. Mais ce côté assombri est aussi associé à un côté décalé reposant sur le personnage principal : John Constantine. En effet, le héros de la série apporte une touche d’humour et de cynisme grâce à son côté « jemenfoutiste » et manipulateur. Rajoutez à cela un look qui colle bien au personnage, des dialogues et des phrases d’accroches bien écrites, et vous aurez à peu près l’image de notre anti-héros. Car on distingue subtilement les intentions parfois douteuses des agissements de John. Bon point, l’avant-centre de la série est bien écrit avec des nuances qui font de lui un personnage complexe. Son interprète est tout aussi convaincant quoique basculant parfois dans l’exagération pour des causes que nous citerons plus bas. Mais en général, Matt Ryan (Les Tudors, Esprits Criminels) tient bien son rôle. Un soulagement. Liv, jouée par Lucy Griffiths II (True Blood, The Little House), et Manny, interprêté par Harold Perrineau (Sabotage, Matrix Revolutions, Lost), ne sont pas décevants mais cela ne casse pas trois pattes à un canard (…). Quant aux autres tels que Charles Halford (True Detective, Marl’s Agents of S.H.I.E.L.D,…), jouant Chas ou Jeremy Davies (Hannibal, Lost,…) se glissant dans la peau du psychologue de Constantine, ils ne bénéficient pas d’un temps assez long à l’écran pour en juger de leurs performances.
Cependant, il y a quand même certaines choses qui coincent. Les effets spéciaux se tiennent mais pourraient mériter un peu plus de soins sur certaines scènes surtout si la série nous présente de la magie de plus en plus puissante ! De plus, on imagine mal le show se dérouler sous le schéma narratif présenté dans cet épisode : un nouveau vilain à combattre chaque semaine. Non, il faut que cette série voit plus loin en présentant un script plus élaboré et plus riche. Le scénario ne possède pas énormément de sous-intrigues, mais il offre des aspects concernant la magie, les démons et le passé de Constantine qui éveille la curiosité du spectateur et annonce un nouvel univers riche à explorer. Il pose certaines bases intéressantes, quoiqu’expédiant quelque fois un peu trop vite certains détails introductifs. Cela vient aussi du problème de la durée, 44 minutes c’est clairement trop court pour ce pilote. Il aurait fallu prendre plus de temps pour poser l’intrigue et fournir certaines explications de manières plus poussées… ce qui nous aurait finalement donné un épisode plus long ! Pour finir, l’action et les combats manquent un peu dans cet épisode. J’ai personnellement regretté une grosse bataille impliquant magie noire et démons ! On est un peu plus satisfait sur la courte scène d’ouverture de fin qui sonne comme : « regardez j’ai quand même des pouvoirs ne vous inquiétez pas ».
Bonus : (ALERTE SPOILERS) Après avoir trouvé Stan Lee (The Amazing Spiderman 2), l’équipe a encore percé les secrets du 7ième art. C’est ainsi que, en grand fan de comics, je vous annonce l’apparition du casque du Docteur Fate, héros et grand magicien/télépathe voyant le destin de toutes les autres personnes, et du sceptre d’Ibis l’invincible, héros/sorcier et prince d’Egypte !