Ridley Scott, c’est l’un des maîtres du cinéma spectacle. Le papa de Gladiator revient aujourd’hui avec un nouveau long métrage historique, Exodus. Le film va nous faire suivre les aventures de Moïse, sa lutte pour libérer le peuple hébreux du joug égyptien. Une plongée des milliers d’années en arrière qu’on espérait exceptionnelle, mais qui s’avère au final quelque peu décevante comptes tenus de nos attentes.
Pourtant, tout partait assez bien. Dès le début du film, la situation se met très bien en place. La relation entre Moïse, son demi-frère Ramsès, et leur père est bien présentée et on y repère les premières sources de tensions entre les deux jeunes hommes. Ridley Scott nous propose rapidement des plans de batailles toujours très bien filmés, avec des séquences qui resteront à n’en pas douter dans les mémoires pour les amoureux du genre.
Puis vient l’exil pour Moïse, après que lui et le monde entier aient découvert qu’il était hébreux et non de sang égyptien. On suit alors sa traversée du désert, au sens propre comme figuré, et sa découverte du Mont Sinaï. Bien évidemment, sa « rencontre » avec Dieu sera l’un des moments forts du film, mais surtout l’un des principaux points noirs de l’ensemble à mon sens. Ici, le Tout-Puissant est représenté sous les traits d’un enfant, avide de vengeance et colérique. Un Dieu qui n’a aucune hésitation au moment de choisir de punir les citoyens égyptiens – les fameuses plaies d’Egypte, terriblement bien mises en scène ici – pour les fautes qui ont été commises par leurs dirigeants. Si cette lecture est bien évidemment reprise de l’Histoire telle qu’on la connaît, la façon dont est représentée le Divin est très clairement sujette à controverse, essentiellement à une époque où tant de gens se battent au nom de la religion. Sujet épineux, pas forcément bien géré…
Heureusement, du point de vue technique, Exodus réalise un sans faute. Les décors sont magnifiques et l’image splendide, qu’il s’agisse de scènes filmées sur fonds verts ou de paysages vus de haut. Du côté son, on vous conseille – une fois de plus – fortement de vous orienter vers la VO en DTS HD Master Audio 7.1 bourrée de graves et de voix qui puent la classe. La VF en DTS fait tout juste le boulot, mais rien de comparable. Côté bonus, on retient essentiellement le commentaire audio de Ridley Scott et de son scénariste, riche et sans aucun creux.
Au final, Exodus est un bon film mais qui aurait mérité un meilleur sort. Ridley Scott n’est pas parvenu à briller autant qu’il aurait pu. Heureusement, Christian Bale fait un boulot énorme et porte le film sur ses épaules tout du long !
stef
Assez d’accord avec votre analyse, sauf que le personnage de l’enfant (Dieu) puisse aussi être interprété comme une hallucination de Moïse suite à la pierre reçue sur sa tête lors de sa chute… Le spectateur est laissé libre de croire ou pas car, si on fait bien aattention en regardant le film, les « plaies » peuvent toutes être expliquées de façon rationnelle…
Quant à la question de se forcer à prendre des pincettes pour ne pas « offenser » tous les fanatiques religieux d’aujourd’hui, permettez-moi de vous dire qu’on s’en balance !…