Un plongeon dans l’univers de l’hôpital, brut, et plus exactement dans la vie des internes de médecine. Voilà ce que nous propose cet Hippocrate, réalisé par Thomas Lilti, uniquement à l’origine de Les Yeux Bandés, paru en 2011.
En faisant l’acquisition de l’édition Blu-ray, j’ai toujours l’habitude de lire – sans forcément y attacher une importance particulière lors de mon achat – les mentions de la presse présentes sur le boîtier. « Une comédie sociale drôle et profonde » déclare Studio Ciné Live, tandis que Le Monde nous présente le long-métrage comme « un film épatant, drôle, émouvant, intelligent ». Je n’ai pas la prétention de dire que les critiques de ces deux monstres de la presse, généraliste comme spécialisée, n’ont aucun talent pour juger d’un film, mais j’avoue me poser des questions. Si je peux concevoir que Libération titre « une jolie réussite », j’ai eu énormément de mal à percevoir l’aspect drôle de cette « comédie ».
A vrai dire, le seul aspect qui m’a intéressé est la plongé au cœur du fonctionnement d’un hôpital, ce focus sur la pression mise sur le dos d’internes fraîchement sortis de l’école et directement jetés dans le grand bain, à la rencontre de situations difficiles, tant sur le plan médical que social. Cet aspect est à mon sens très bien travaillé, et c’est plus sous sa forme « documentaire » que Hippocrate va intéresser son lecteur, plutôt que comme un divertissement à part entière. En ce sens, je me sens lésé sur la promesse qui m’est faite par ce qui a été désigné comme Meilleur Film au Festival du Film d’Angoulème en 2014. Thomas Lilti, en tant qu’ancien interne, aujourd’hui médecin généraliste en parallèle de son activité de réalisateur, connaît son sujet et le maîtrise très bien, c’est indéniable. Le film transpire la vérité et est un véritable plongeon dans le milieu hospitalier, à des années lumière de ce que nous proposent des séries comme Urgences ou Dr House, pour ne citer qu’elles.
Côté Blu-ray en lui-même, on retrouve peu de contenu, avec quatre minutes de témoignages divers et un bon quart d’heure de making-of. Un peu léger : là encore, on aurait pu imaginer partir sur du contenu additionnel plus proche du documentaire. Au final, ce Hippocrate est une véritable déception pour moi. Dommage.