Ma première introduction à l’univers d’Hunger Games fut par le biais de la communauté américaine de YouTube. Logique dans un sens puisque le roman nous provient des États-Unis et que les adolescents américains s’intéressent beaucoup à ces romans « young adult » (soit en bon français : les romans pour adolescents). Et quand ils aiment, ils le font savoir avec des chansons, des clips, des courts-métrages, des cosplays etc. Une bonne ambiance règne sur cette communauté adolescente élevée par les bouquins d’Harry Potter, les jeux vidéo et l’internet 2.0, si bien qu’il ne faudra pas attendre longtemps pour je prenne la décision d’envoyer un mail à la bibliothèque la plus proche pour savoir si la trilogie Hunger Games est disponible. La réponse : la trilogie va bientôt arriver et elle m’est réservée. D’autant plus qu’il devient urgent de les lire puisque le film et son buzz médiatique approche à grands pas.
La première partie de cet avis aura pour but de vous informer sur le film Hunger Games en passant par les étapes de sa création tout en jugeant le travail d’adaptation du roman.
I – Hunger Games : du livre au film
Récapitulons : Hunger Games est une trilogie écrite par Suzanne Collins, écrivaine américaine et éditée de 2008 à 2010 aux États-Unis. L’histoire se concentre autour du personnage de Katniss Everdeen, une adolescente qui vit dans une Amérique du Nord post-apocalyptique désormais devenue une nation nommée Panem où le Capitole, un gouvernement totalitaire exerce toute sa puissance et le rappelle avec les Hunger Games, jeu télévisé qui force chaque district parmi les douze de Panem à donner deux adolescents de 12 à 18 ans, un de chaque sexe pour les voir se battre à mort dans une arène prévue à cette occasion. Lorsque sa petite soeur de 12 ans est choisie pour participer aux Hunger Games, Katniss se sacrifie et se porte volontaire à sa place, s’avançant vers une mort certaine.
À la lecture du synopsis, on sent déjà toutes les influences et autres histoires similaires : Sa Majesté Des Mouches de William Golding; Running Man de Stephen King ou encore Battle Royale de Takami pour ne citer qu’eux. Une histoire déjà vue et qui a déjà fait ses preuves mais pourtant, quelque chose a dû passionner les lecteurs puisque les romans se sont écoulés à plus de 26 millions d’exemplaires dans le monde. On peut déjà présumer que le lectorat visé (les adolescents) n’a pas forcément lu tous les romans cités précédemment, que l’utilisation d’un phénomène très actuel comme la télé-réalité, que l’action se situe dans une Amérique mal en point suite à de nombreuses mauvaises actions qui ont été les nôtres, que la violence du livre apporte un cachet plus mature important pour un livre « young adult », qu’un style littéraire accessible et facile à lire sans compter tous les éléments que chérissent les adolescents ont contribué à faire de cette trilogie un succès.
Si bien qu’il n’est pas étonnant qu’une adaptation cinématographique soit très vite envisagée. Après le succès de la saga Harry Potter et celle de Twilight qui est sur le point de se terminer, les adaptations de romans pour adolescents ont le vent en poupe et il serait dommage de s’en priver. C’est en mars 2009 que la compagnie Lions Gate décide de co-produire avec une autre compagnie Color Force, qui détient les droits du livre, le film Hunger Games, mettant à profit 88,000,000$ (le film n’en fera que 75 millions à l’arrivée) pour le budget du film. On est loin d’un énorme budget comme ceux d’Avengers, The Dark Knight Rises ou The Amazing Spider-Man, autres gros blockbusters de cette année 2012 qui dépassent quant à eux les 200 millions de dollars mais Lions Gate est loin d’avoir les moyens de mettre autant d’argent que les autres dans un film surtout que le studio est plus connu pour produire des films indépendants ou ne nécessitant pas d’énormes budgets. Quand on sait que les plus rentables films de la compagnie sont les Saw qui ont un faible coût de production mais qui rapportent beaucoup de recettes, on comprend l’état de la compagnie qui n’arrive plus à faire de véritable profit depuis la fin de cette saga. Lions Gate décide donc de mettre les bouchées doubles et concentre son attention sur le film, bien décidé d’en faire un succès mondial.
Pour arriver à un tel succès, la compagnie fait plusieurs choix judicieux. Tout d’abord, c’est la romancière elle-même qui se voit en charge du scénario du film, en collaborant bien-sûr avec le scénariste Billy Ray et le réalisateur Gary Ross et elle est certainement la personne la plus en charge pour savoir adapter le livre de manière efficace au cinéma tout en restant fidèle à l’histoire du roman. Gary Ross, comme dit précédemment, est choisi comme réalisateur du film. Il est à l’origine des films Pleasantville et Pur Sang, la légende de Seabiscuit, des films appréciés aussi bien par la critique que par le public. Au casting, ils choisissent Jennifer Lawrence pour incarner le personnage principal du film, Katniss. Elle n’a pas encore énormément de films à son actif mais elle fut tout de même nominée meilleur actrice aux Oscars en 2010 pour son rôle dans Winter’s Bone et joue Mystique en 2011 dans X-Men : Le Commencement. Jennifer Lawrence commençait déjà à se faire connaître et à devenir populaire si bien qu’Hunger Games décroche une belle tête d’affiche pour vendre son film. Dans le rôle des adolescents masculins, nous retrouvons Josh Hutcherson et Liam Hemsworth, des acteurs ayant des films et des séries télé à leur actif mais qui sont loin d’être populaires et très connus. Pour les acteurs qui jouent les personnages adultes, c’est totalement l’opposé puisqu’on y retrouve Woody Harrelson, Elizabeth Banks, Stanley Tucci, Lenny Kravitz et Wes Bentley. Le film s’assure également d’être classé PG-13 aux États-Unis en évitant de mettre l’accent sur la violence et les meurtres, permettant ainsi de toucher la cible principal : les adolescents qui sont donc autorisés à aller voir le film sans leurs parents si ils ont plus de 13 ans parce que c’est un peu la honte sinon.
Une fois le film bouclé, encore faut-il le vendre. Et pour ça, Lions Gate met le paquet et tout comme la production du film, la compagnie connaît bien son sujet en faisant toujours les bons choix. Tout d’abord, rien qu’en France, nous avons eu le droit à l’apparition des posters teasers représentant les personnages plusieurs mois avant la sortie du film. Si vous avez l’habitude de prendre le train pour vous rendre à votre lieu de travail, particulièrement en Île-de-France, ça ne pouvait pas rater et petit à petit, le nom Hunger Games s’inscrit dans la rétine des gens. Les adolescents, le public ciblé par le film, connaissent déjà tout ce qu’il faut savoir. Déjà par leur entourage, un de leurs amis a peut-être eu la chance d’avoir déjà lu le bouquin. Les livres peuvent se prêter, s’emprunter en bibliothèque ou s’acheter ce qui est un plus pour savoir ce que peut valoir le film sans compter le succès déjà très important de la saga littéraire qui pousse les gens à s’y intéresser de plus près. On s’attaque également à sa consommation. On privilégie Facebook et Twitter pour faire circuler les informations mais on n’hésite pas également à sortir les billets verts pour proposer une bande originale avec des artistes tels qu’Arcade Fire, Taylor Swift et The Civil Wars, Maroon 5 et plein d’autres pour appâter les fans de chaque artiste. Et beaucoup ont su qu’ils étaient condamnés à aller voir le film dès qu’ils ont entendu la ballade « Safe & Sound » de Taylor Swift. La bande-annonce de trois minutes arrive quant à elle à se révéler enthousiasmante et captivante. Elle ne se contente de résumer que la première partie du film, soit plus d’une heure mais fait l’impasse sur les scènes se déroulant lors des jeux, partie la plus attendue dans le livre et dans le film. Le marketing joue donc sur l’attente et le désir du spectateur qui ne pourra voir les images des jeux seulement en salles et pas ailleurs. C’est aussi un bon moyen d’évincer la violence de cette partie ainsi que le triangle amoureux qui n’est même pas évoqué dans la bande-annonce. Les parents se sentent alors confiant envers le film surtout qu’il s’agit d’un PG-13.
N’oublions pas l’habituel marathon de séances avant-premières avec les acteurs du film. Et là, on peut dire qu’ils ont mis le paquet. Même notre pays y a eu le droit sans compter l’Allemagne, l’Angleterre mais également plusieurs villes américaines. Ces avant-premières ont cependant un but : faire du buzz. Faire beaucoup de bruit pour se faire entendre et pas seulement avec l’apparition des stars mais également sur les avis du film qui vont être vites reportés sur Twitter ou Facebook sans compter les critiques presses qui vont pouvoir donner leur avis et donne un cachet plus « sérieux » au film. Et autant dire que le buzz fut positif. Les fans se déplacent en masse et donnent sur l’avis sur l’adaptation. Certains sont déçus, d’autres sont charmés ! Même les critiques presse se révèlent convaincus par le film puisque beaucoup d’entre elles sont bonnes ! Mais il faut les lire en entier pour se rendre compte qu’elles n’hésitent pas, tout de même, à souligner des défauts.
Le résultat est tel qu’on le connaît. Le film Hunger Games est un succès. Il rembourse facilement son budget mais s’offre une très bonne place au box-office. Il produit 408,003,494$ rien qu’aux États-Unis mais également 227,070,258$ à l’étranger pour un total mondial de 685,073,752$. Il est le troisième succès du box-office US cette année aux USA, derrière Avengers et The Dark Knight Rises. Chez nous, il réalise 1,704,853 d’entrées ce qui n’est pas trop mal. Pour le premier opus d’une licence et son budget modéré face à ses concurrents, Hunger Games se porte bien même si il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’une adaptation littéraire déjà populaire.
Une adaptation réussie ?
Il me sera impossible de donner un avis de spectateur qui ne connaît absolument pas l’univers d’Hunger Games puisque j’ai lu intégralement la trilogie avant même d’avoir vu le film. Bien souvent, je ne pourrais donc que m’empêcher de faire des comparaisons entre les deux supports ou exprimer leurs différences. Mais si ça peut vous rassurer, des gens qui n’ont pas lu le livre ont su apprécié le film. De ce fait, il n’est pas obligatoire de l’avoir lu même si je ne doute pas que cela puisse aider dans la compréhension du film.
La première chose qui me vient à l’esprit quand j’ai envie de parler de ce film, c’est qu’il s’agit d’une très bonne adaptation. Tout le monde a cette fâcheuse habitude de dire que le film sera forcément moins bon que le livre et ceci est principalement la faute à de nombreux films qui nous le confirment. Chaque lecteur possède sa propre vision du livre qui sera confrontée à celle que possède le film sur ce même ouvrage, l’exercice en soi peut donc se révéler très facilement casse-gueule. Pourtant, lorsque j’ai vu pour la première fois le film, j’ai eu envie de dire « C’est la meilleure adaptation d’une saga littéraire au cinéma ! » mais après un temps de réflexion nécessaire pour se faire une idée plus réaliste de la situation, ce n’est évidemment pas « la meilleure » adaptation du monde mais une bonne adaptation, celle qui prend aux tripes, celle qui donne l’impression de découvrir l’histoire du livre pour la première fois et surtout celle qui se permet de rester fidèle à son matériau de base tout en ayant sa propre originalité. Et rien que ça, c’est un bel exploit.
Le rythme
Un des bons points du film, c’est d’avoir fait un film un peu plus long que d’habitude car il dure tout de même deux heures et vingt-deux minutes, générique compris. Le terme « habitude » est peut-être mal employé puisque les autres blockbusters de cette année 2012, à savoir Avengers, The Amazing Spider-Man et The Dark Knight Rises, dépassent facilement les deux heures. Une heureuse évolution puisque si cette tendance continue, nous aurons des films de plus en plus long et plus riche scénaristiquement mais encore faut-il que le scénario soit réussi. En ce qui concerne Hunger Games, c’est positif puisque la première partie du film, celle qui se passe avant les Jeux, est toute aussi longue que la deuxième ce qui permet d’appréhender le début de l’histoire en nous introduisant les nombreux thèmes du film ainsi que nous donner du temps pour s’attacher aux personnages, chose crucial pour la suite des événements.
Cependant lorsqu’on voit que la bande-annonce de trois minutes arrivait tout aussi bien à synthétiser cette première partie en un temps très court, on pourrait se demander si il n’aurait pas été plus simple de moins s’attarder à ce qu’il passe avant les jeux et passer plus de temps dans l’arène. Car dans le film, tout s’enchaîne vite, très vite car le roman est tout de même dense et on sent la volonté de nous offrir autant de moments du livre que possible. On passe donc rapidement d’une scène à l’autre ce qui perturbe mais nous avons quand même le droit à des scènes plus lentes histoire de respirer un peu. L’opinion de chacun différera sur le rythme du film, surtout de la part de ceux qui auraient souhaité avoir une durée plus longue pour la partie dans l’arène ce qui est compréhensible.
De mon point de vue, j’apprécie que le film nous laisse la possibilité de prendre son temps pour rentrer dans l’histoire, de ne pas essayer de précipiter les choses et respecter le livre qui avait également ce long chemin avant les jeux. Il manque malgré tout une demi-heure au film, ne serait-ce que pour offrir un épilogue digne de ce nom à l’image du livre. Ce qui aurait été merveilleux, c’est que le film dure au moins quatre heures mais des blockbusters de cette durée, ça n’arrivera pas de sitôt mais j’apprécie l’effort de la part du film de nous offrir énormément en plus de deux heures.
L’utilisation de la caméra portée
Un des points très critiqué du film est sa réalisation. Le parti-pris de Gary Ross ne plaira pas à tout le monde, c’est un fait. Il a cherché à faire avant tout un film réaliste d’où l’emploi de nombreuses caméras portées pendant une grande majorité du film au point que certaines scènes peuvent donner le tournis ou une désagréable impression lors de la découverte du film. Heureusement, cela disparaît lorsque j’ai revu le film et je me suis surpris à remarquer à quel point il ne s’agit pas d’un effet de mode mais avant tout d’un choix de mise en scène pertinent de la part de Gary Ross. À notre époque, l’effet réaliste se veut proche des images de la télévision et l’aspect « reportage » sans compter les images capturées par les smartphones directement envoyées sur les sites internets.
Sachant que les Hunger Games sont des jeux télévisés, il n’a pas fallu réfléchir longtemps pour savoir que la caméra portée serait une bonne idée. Le budget du film (80 millions) a pu également jouer là-dessus. Souvent, la caméra est positionnée comme si des véritables caméras étaient disposées dans l’arène mais rassurez-vous, cette caméra portée se révèle également très proche des personnages, n’hésitant pas à s’approcher d’eux pour des gros plans ou à les suivre en plein mouvement. L’usage de lieux réels pour les décors, en plus d’apporter un véritable cachet à l’image, permet de s’affranchir de l’aspect encombrant des studios et de pouvoir filmer dans une plus grande liberté aussi bien pour l’image que pour le jeu des comédiens. Gary Ross joue donc perpétuellement avec cette caméra portée, symbole à la fois du voyeurisme et de la proximité avec le monde qui l’entoure et on se dit qu’il a tout compris.
Mais je le répète, le film donne VRAIMENT mal à la tête la première fois. Et ce dès le début.
Donner vie au livre
L’esthétique du film est elle-aussi souvent portée à défaut surtout en ce qui concerne les habitants du Capitole. L’aspect exagéré de la mode et de la beauté sur ces citoyens se manifeste par à une explosion de couleurs pas très agréables pour l’oeil, de tenues farfelues ainsi qu’une pilosité importante. En gros, imaginez une population uniquement composée de Lady Gaga et vous aurez une bonne idée de ce que vous verrez dans le film. Dédramatisons, contrairement à ce que l’on dit, on ne passe pas énormément de temps à voir ces personnes donc vos yeux ne souffriront pas longtemps sauf si vous n’avez toujours pas digéré la caméra portée. Quant au district 12 et à l’arène, il s’agit de lieux réels et ça se voit à l’écran. On a vraiment l’impression de se retrouver dans un petit village qui essaye péniblement de vivre après la guerre et d’effectuer une randonnée dans les bois.
Reste l’opinion et l’imagination de chacun qui peut se heurter à celle du film et entraîner des désaccords. Un de mes gros défauts est de lire trop rapidement les lignes et d’imaginer quelque chose de grandiose mais non présent dans le livre. Si bien que je fus déçu par moment lorsque certaines scènes dans le film ne ressemblaient pas à celles que j’ai pu imaginer et n’avaient pas ce côté épique que j’ai pu éprouver à la lecture. Peut-être est-ce dû au budget du film ou une trop grande difficulté à rendre à l’écran ces moments mais il n’empêche que les scènes arrivent à avoir l’impact voulu sur le spectateur et c’est le principal. De mon point de vue, une grande majorité du film arrive à rendre en images ce premier volet de manière parfaitement convaincante. Pas forcément de la même façon que je ne l’aurai voulu mais d’une façon tout aussi similaire et efficace.
Certains détails du livre passent également à la trappe. Des détails qui ne sont pas obligatoires pour la compréhension du film mais c’est en soi un défaut puisque le livre offre beaucoup plus à découvrir que ce que nous propose le film. Mais encore une fois, il fallait faire des choix et ils sont, pour la plupart, pertinents. Certains détails supprimés sont tout de fois indispensables car ils auront un intérêt plus tard dans la saga et on se doute bien qu’ils seront introduits dans les prochains films.
Le casting
J’avais mes a priori sur le casting, surtout de la part des adolescents qui m’étaient inconnus et je trouve qu’il y a eu des très bon choix. Bien-sûr, Jennifer Lawrence est épatante dans ce film mais cela est peu étonnant quand on a déjà pu voir son talent à l’écran. Toujours aussi à l’aise pour nous transmettre des émotions (l’entendre dire « I volunteer » me donne la chair de poule à chaque fois), elle se surpasse et nous délivre toutes les pensées du personnage juste par son jeu d’expression. Quand on sait que la voix-off n’était pas présente dans le film, on aurait pu avoir peur, et à raison, de ne pas connaître les réflexions et sentiments de Katniss mais Jennifer Lawrence nous montre qu’il n’y a pas forcément besoin de passer par cette méthode pour offrir ce résultat. Impressionnant.
L’acteur Josh Hutcherson m’inquiétait. Je le trouvais beaucoup trop « beau gosse » pour le rôle même si il a un visage assez rond qui colle finalement bien à celui de Peeta. Heureusement, il a une toute autre apparence dans le film que celle qu’il a dans la vie et on croît plus facilement à son personnage. Il joue bien, se révèle aussi poignant que Jennifer, le contrat est donc rempli. Quand on sait qu’il incarne un pseudo Marty McFly dans le film Detention, ça aide pour l’apprécier. Liam Hemsworth, qui joue Gale, est lui aussi ce qu’on pourrait appeler un « beau gosse » (c’est de famille) mais tant mieux car c’est voulu. Malheureusement, il est très peu présent dans ce premier film, difficile de se faire une idée de son talent (pour ça, The Expendables 2 peut remédier) et on attend donc l’adaptation du troisième volume où il aura plus de chance pour briller.
Woody Harrelson est à l’image du personnage d’Haymitch dans le roman. Au départ irritant, on se demande bien pourquoi l’avoir choisi et toujours comme dans le roman, on se surprend à l’apprécier et à le prendre comme un personnage important de l’histoire. Elizabeth Banks, qui incarne Effie, est aussi un très bon choix puisque habituée à la comédie, elle arrive facilement à nous faire rire avec le ridicule de son personnage ou avec la relation qu’elle entretient avec Haymitch qui tient beaucoup du screwball comedy, ce genre de comédie américaine des années 30. Stanley Tucci, presque méconnaissable avec son faux dentier et sa perruque bleue s’en donne à coeur joie en imitant les présentateurs télévisuels en exagérant énormément les traits ce qui risque fort de vous décrocher quelques rires. Donald Sutherland arrive déjà à imposer le président Snow dans ses rares apparitions dans le film et Wes Bentley en Seneca, organisateur des jeux, se montre aussi convainquant. Pour les personnages secondaires (beaucoup d’adolescents), pas grand chose à signaler puisque tout le monde fait plus ou moins correctement son travail, on reconnaîtra quelques têtes et certaines donneront envie d’en savoir plus sur leur filmographie. Un casting réussi donc et tant mieux vu les événements qui vont suivre, tout le monde a intérêt à être très bon.
Mais le plus important dans tout ça, c’est finalement que Gary Ross nous délivre un bon film. Un film bourré d’émotions et qui arrive à me toucher. Gary Ross et toute l’équipe ont fait de leur mieux pour nous offrir ce film, de raconter cette histoire que beaucoup de personnes ont apprécié et le faire avec beaucoup de respect envers le matériau mais aussi envers le spectateur. Ils nous ont offert un film agréable à suivre, une histoire joliment contée, non dénué de réflexions et avec un véritable travail de réalisation même si encore une fois, ça ne sera pas de l’avis pour tout le monde. Peu importe l’opinion des gens sur le film, que ce soit positif ou négatif, je pense qu’on peut dire sans se tromper que Hunger Games est un film honnête. Réussi, ça sera à vous de voir !
C’est la fin de la première partie de cet avis. Et oui, vous avez déjà beaucoup lu mais la seconde partie de l’avis n’est pas obligatoire puisqu’elle vous invite, si vous le souhaitez, à partir dans une analyse un peu plus profonde du film où je vous montre que selon mon opinion, le film fait une critique de son propre spectateur et son regard sur les médias.
II – Brèves réflexions sur le film
Alors que les journaux et autres sites internet semblent avoir fait l’effort de comprendre quels sont les propos du film, Twitter/Facebook ou ton ami cinéphile n’ont pas eu la même approche et ont contribué à propager des idées préconçues qui ont fait beaucoup de mal à l’intérêt de l’oeuvre.
Souvent comparé à Twilight et Harry Potter, autres sagas littéraires fructueuses au cinéma, c’est surtout de Battle Royale que Hunger Games souffre, depuis sa parution en livre, de la comparaison. Comment en vouloir aux détracteurs ? Le concept est en soi très similaire, tout le monde s’en est rendu compte. Mais même si les concepts se ressemblent, c’est dans les propos que les deux divergent.
Battle Royale (dont j’invite avant tout les lecteurs à lire le livre) traite lui aussi d’un pouvoir (l’armée) qui exerce sa toute-puissance pour contrôler le peuple et nous présente une société japonaise où les adultes en sont venus à redouter leurs enfants. Hunger Games, réutilise ce principe de pouvoir dominant mais y insère d’autres formes de pouvoirs : celles des images et de la révolte.
Le pouvoir des images : entre déshumanisation et message
On aurait pu croire, à tort, par son sujet que Hunger Games est une critique virulente sur la télé-réalité, genre populaire aux États-Unis. D’où une éternelle comparaison avec des films qui abordent le même thème : Running Man, insérer d’autres films pour faire genre on a une culture cinématographique, etc. Ce n’est pas la télé-réalité qui est visée, c’est le spectateur lui-même. Un spectateur qui en demande toujours plus, quitte à voir des jeunes s’entre-tuer pour le plaisir du spectacle. Mais les Jeux n’ont pas le même impact sur tout le monde : les premiers districts (1 et 2) sont les districts les plus riches, pour eux il s’agit d’un pur divertissement et participer aux Jeux correspond à un idéal et une fierté alors que les districts les plus pauvres (11 et 12) subissent l’émission qui leur montrent leurs propres enfants, les enfants de leurs voisins se faire tuer. Il y a donc une distinction du spectateur : celui qui approuve et celui qui le réprouve ce qui est très similaire à ceux qui regardent Secret Story l’été sur TF1 et ceux qui crachent dessus. Là où le film (et non le livre) fait fort, c’est de brouiller les limites de cette distinction au point que le spectateur lui-même ne s’en rend pas compte.
Critique du spectateur
Le livre adoptait le point de vue de Katniss, entraînant une forte proximité avec le personnage dont on percevait chaque pensée. L’aspect télé-réalité se voit donc réduit puisque tout passe par notre personnage principal et non par un « banal » spectateur. Seules les interactions avec les caméras cachées où Katniss et Peeta jouent un jeu pour plaire au public nous rappellent cet aspect. Le réalisateur, lui, décide de ne pas appliquer la narration à la première personne, de ne pas utiliser de voix-off (quitte à subir déjà de nombreuses critiques de la part des fans) mais va encore plus loin en osant nous montrer les coulisses de l’émission. Pourquoi ? Parce que le pouvoir des mots et le pouvoir des images sont différents. Il est facile de parler d’une émission de télé-réalité dans un livre mais adapter cette histoire en images se révèle plus compliqué puisque qu’il faut penser aux-dites « images ». Quoi de mieux pour représenter la télé-réalité que de proposer une mise en scène qui y ressemble ? Les présentateurs, pendant le film, s’adressent à nous comme si nous étions un spectateur lambda ce qui aide le récit à gagner en facilité puisque les éléments sont plus facilement introduits mais aussi à créer une distance volontaire avec les personnages et d’imposer une intimité voyeuriste. Je m’interroge également sur cette distance puisque lors je suis allé voir le film au cinéma, la salle était remplie uniquement d’adolescents qui rigolaient à des moments qui n’essayaient pas de provoquer un rire : des morts, des moments intimes. Le film dispose-t-il d’un second degré que je n’ai pas perçu ou justement, cette distance a-t-elle entraîné un second degré involontaire que les adolescents ont réussi à saisir ? Sommes-nous tellement distants que le film ne s’apparente plus qu’à une émission de télé-réalité où le moindre geste ou parole du candidat fait rire le spectateur qui s’en moquera avec ses amis par la suite ?
Une des polémiques du film est d’avoir édulcoré la violence du livre ce qui amène à une certaine paradoxalité du public. Sortant l’argument d’une « impossible » adaptation, d’une violence « impossible » à pouvoir représenter à l’écran, surtout dans un film PG-13. Le spectateur est devenu la propre critique du film, demandant toujours plus de violence, de sang, de proximité avec les personnages, de suivre leurs moindres faits et gestes, d’avoir accès à leurs pensées. L’accroche du poster : « Nous serons tous spectateurs » résonne comme un avertissement envers le spectateur, beaucoup plus qu’une phrase dans un but de marketing. La disposition de la salle lors des interviews des candidats ressemble étrangement à une salle de cinéma, où le spectateur se trouve à ce moment-même (sauf si vous regardez le blu-ray), beaucoup plus qu’à un plateau d’une émission de télé-réalité sur TF1. Ce sont des petits éléments qui sont présents dans le film mais qui ne sont pas forcément facile à repérer. Comme si l’équipe technique avait eu cette volonté de ne pas appuyer leur propos et miser sur l’intelligence du spectateur pour s’en rendre compte lui-même. Le temps dira si le message a été compris, mais pour le moment, j’en doute.
Les prémices d’une révolte
Après la critique du spectateur, c’est la révolte que les images expriment. Un des grands pouvoirs de l’image, c’est qu’on peut la manipuler pour exprimer un message, quitte à mentir ou embobiner celui qui la regarde. C’est bien là tout le propos du film et Katniss l’a finalement compris au bout d’un certain temps. C’est en jouant un jeu, d’apporter ce que le spectateur attend qu’elle va pouvoir survivre lors des jeux grâce aux divers dons des sponsors même si elle ce qu’elle fait devant les caméras ne ressemble absolument pas à elle-même. Consciente de ce pouvoir qu’elle a dans les mains, elle va s’en servir pour provoquer ce qui sera finalement tout l’enjeu de la saga : la révolte. Soumis au grand Capitole, les districts n’osent plus se révolter ce qui donne naissance aux Jeux, symbole de la grande puissance et de l’échec de cette révolte tentée. Katniss, la fille de feu, va tel un phénix faire renaître de ses cendres cette révolte. Lors de la mort de Rue, elle va montrer à tout le monde que l’espoir est toujours là. Les funérailles de Rue sont l’occasion de rendre hommage avec respect du district 11 et le signe de la main effectué en partant n’est pas des plus anodins. Elle est consciente du message symbolique de son geste capturé par toutes les caméras aux alentours et même si elle ne peut pas encore le savoir, le résultat ne se fait pas attendre : des émeutes éclatent dans le district 11, qui se soulève suite à la mort d’un de ses enfants. Certainement le passage le plus fort en terme d’émotion du film. C’est dans ces images que la révolte va commencer à prendre vie et ce sujet atteindra son point culminant lors du troisième tome. Un tome où l’utilisation de l’image est toujours présente mais où on se rend compte à quel point elle est utile pour faire passer des messages, qu’ils soient bons ou mauvais. J’ai décidé de ne pas vous en parler pour vous éviter de spoiler mais ça aurait été très intéressant. On en reparlera d’ici quelques années.
La fille prend le pouvoir
Il est assez rare de voir des héroïnes en tête d’affiche des block-buster sauf si elles savent très bien maîtriser les armes à feu. Avec l’adaptation d’Hunger Games, le personnage féminin qu’est Katniss apporte une véritable fraîcheur au milieu.
Si il y a bien quelque chose à retenir du personnage de Katniss, c’est qu’elle n’est en rien spéciale, elle possède beaucoup de défauts. Elle ne vit pas une vie facile, son district étant le plus pauvre mais elle a surtout dû faire face à la mort de son père lorsqu’elle avait 11 ans et à partir de ce moment, elle a dû grandir très vite pour pouvoir s’occuper de sa soeur et de sa mère qui est en dépression depuis la mort de son mari. Elle apprend ainsi à être responsable, à s’occuper des autres mais également à chasser pour pouvoir se nourrir, bien des qualités qui lui seront utiles lors des jeux. Elle est également très solitaire et silencieuse ce qui fait d’elle une personne peu sociable qui n’arrive pas à s’attacher aux gens et à évoquer ses sentiments à autrui. Constamment défaitiste, elle se trouve aidée en permanence par les autres afin de pouvoir avancer devant les événements. On la décrit facilement comme froide et calculatrice ce qui l’éloigne finalement d’un statut de super-héroïne qu’on pourrait lui donner. En effet, Katniss est une personne comme les autres, avec des doutes et des peurs qu’elle ne cessera pas de ressasser à travers le film et la trilogie. Elle ne souhaite réellement qu’une chose : vivre en paix avec sa famille dans son district mais la vie ne lui laissera pas le temps d’avoir ce cadeau. Les jeux et son entourage vont la forcer malgré elle à suivre une voie qu’elle n’avait pas choisie, la voie où elle n’est plus qu’une image, un symbole mais où elle n’est pas elle-même.
Jennifer Lawrence et Katniss Everdenn : même combat
Il est d’ailleurs utile de faire la comparaison avec l’actrice Jennifer Lawrence. Contrairement à ce qu’on aurait pu penser, Jennifer Lawrence n’est pas sublimée dans le film même si on reste à Hollywood et que tout le monde et surtout les acteurs sont toujours beaux. Pour pallier avec l’histoire du film, l’actrice est surtout sublimée lors des multiples relookings de Cinna pour convaincre le public mais elle n’est à aucun moment sexualisée ce qui aurait très bien pu se produire. Dans l’histoire, Katniss ne s’intéresse pas à sa beauté et c’est pour ça qu’elle subit un relooking, pour qu’elle soit présentable au sein d’une population, qu’on la convertisse à des idéaux qu’elle ne partage pas.
Contrairement à X-Men : Le Commencement (autre blockbuster avec Jennifer Lawrence), les femmes ne se promènent pas en petite tenue et ne subissent pas d’insultes de la part des hommes. Pourtant, c’est bien ce que s’apprête à faire Jennifer Lawrence par la suite puisque tout comme son personnage Katniss, elle va devoir être sexualisée. Parce que c’est le business. Observez Jennifer Lawrence à une avant-première ou sur la couverture d’un magazine et vous comprendrez à quel point il y a une différence avec ses rôles dans Winter’s Bone ou de Hunger Games. À son tour, Jennifer Lawrence est devenu un symbole ou plutôt une image, une image sexy, très vendeuse qui lui permet d’enchaîner les films, moyen pour elle de survivre et de trouver du boulot quitte à laisser sa vie de côté et s’attendre à avoir des paparazzis devant sa porte. Loin de moi de faire l’alarmiste et dire que Jennifer Lawrence a cédée aux sirènes du système Hollywoodien (elle a bien compris le système et l’utilise à son avantage) mais il est étonnant de constater à tel point Katniss et Jennifer ont des points communs.
Ceci nous montre bien que le film fait la critique d’une société beaucoup trop axée sur l’apparence même si le film est lui aussi très ancré dans ce mécanisme mais le message n’en est que plus fort puisque pertinent.
Le triangle amoureux
Il me semble important aussi de parler de ce triangle amoureux qui fait tout de même parler de lui. Le choix d’un triangle amoureux me semble mal approprié. Katniss, qui a dû très tôt s’occuper de sa famille et faire tout d’elle-même, a beaucoup de mal à comprendre ses sentiments, que ce soit pour l’amour ou autre chose. On pourrait finalement se rapprocher de l’image qu’on donne des adolescents qui sont dans une période d’incompréhension. De plus, la relation entre Peeta et Katniss pendant les Hunger Games n’est au final qu’un jeu pour épater les sponsors. Katniss n’a aucun sentiment pour Peeta puisque le but principal n’est pas le coeur de l’être aimé mais de la nourriture pour survivre. C’est explicite dans le livre mais le film reste un peu plus ambigu puisque nous n’avons aucune indication des pensées de Katniss. Seul Peeta peut nous sembler sincère dans la scène de la grotte (et encore) mais le jeu d’acteur de Peeta continue de brouiller les pistes. Et il reste finalement Gale, inexploité dans ce premier volet, qui est celui qui a le plus de chance d’être dans le coeur de Katniss puisqu’ils sont amis depuis longtemps, ont partagé de nombreux moments ensemble et sous-entend qu’il voudrait continuer à passer sa vie à côté d’elle. Il est préférable d’ignorer l’aspect « triangle amoureux » qui n’est pourtant pas très imposé dans ce film puisque cela sera surtout développé dans les deux autres volets. Katniss n’a pas la tête aux relations amoureuses et heureusement. Elle n’est pas à la recherche du prince charmant et utilise principalement les deux garçons à son avantage pour survivre ce qui est loin d’être romantique. Néanmoins, certainement conscient de son public, le film brouille un peu cet aspect, Katniss se révèle moins manipulatrice et les fans se partagent entre deux camps pour savoir qui des deux hommes mérite le coeur de Katniss ce qui va presque à l’encontre du personnage qui a des relations complexes avec les hommes qu’elle fréquente.
Et nous sommes loin du compte en ce qui concerne le personnage de Katniss qui vivra encore de multiples mésaventures ce qui la plongera encore plus dans la confusion par rapport à sa propre identité. Et c’est peut-être ça qui accroche le public, Katniss n’est pas une héroïne irréprochable aux mille vertus même si elle est là pour faire passer les messages et les bonnes valeurs voulus par les auteurs mais elle reste néanmoins très imparfaite et par conséquent, peut-être plus facile à être appréciée ou à faire résonner des aspects de notre personnalité.
La violence dans le film
Comme dit précédemment, la violence dans le film fait débat. Les familles des États-Unis trouvent déjà le film beaucoup trop violent malgré le fait qu’il soit un PG-13 alors que les fans du livre ou même ceux qui pensent que de tels jeux se doivent d’être brutaux, se plaignent d’une violence édulcorée dans le film.
Pour ma part, je trouve la violence dans le film parfaite comme elle est. Me taper de l’hémoglobine à flot ne m’aurait pas dérangé mais certaines personnes n’apprécient pas cela tout simplement parce qu’elles ont une réaction à la vue du sang ou alors parce qu’elles trouvent ça complètement inutile et sans intérêt. Et malgré cette absence de sang, la violence du film reste percutante. La scène où l’un des candidats du jeu, dans un excès de rage et de manière subite, brise le cou de son coéquipier reste un des moments les plus perturbants et choquants du film. Pas de sang mais le fait de ne pas avoir anticipé l’événement et de nous le montrer de manière aussi brutale le rend efficace et de la bonne manière : celle de choquer et non de prendre du plaisir à voir les gens mourir. Cependant, ce n’est pas tout le temps le cas. Certaines mortes sont très expéditives (certainement pour échapper à la censure), la tuerie n’est pas glorifiée et c’est une bonne initiative de la part du film mais le problème, c’est qu’on perd ainsi l’occasion de s’attarder sur la tuerie pour faire passer un message au public de manière très compréhensible et explicite. Encore une fois, l’équipe technique a préféré faire confiance à son public puisque la critique de la violence est présente par le biais de nombreuses scènes mais certaines ne sont pas aussi explicatives que d’autres. Pas de grand discours de la part d’un personnage en somme mais de nombreuses images qui sont parfois choquantes, parfois silencieuses, parfois symboliques et qui, espérons-le, auront été décryptés correctement par le public.
Cette absence de violence risque de gêner beaucoup de personnes qui pensent que pour faire passer un message sur la violence, il faut impérativement montrer cette violence. C’est une opinion que je respecte mais ils seront forcément déçus par le film. Si vous pensez être ce type de personne, vous voilà prévenu.
Au final, le film parle beaucoup plus de cette déshumanisation des images que de la violence de l’homme, sujet exprimé davantage dans les romans. Mais ce n’est pas un défaut, le film trouve ainsi sa propre identité et il est complémentaire du livre. Difficile de savoir par contre si cette recette fonctionnera encore une fois pour les films suivants.
Il ne reste plus qu’à attendre…
Pour ma part, Hunger Games est une belle surprise. Cela ne sera pas le cas de tout le monde. Mais pour ceux qui ont la chance d’y trouver de l’intérêt, ils seront certainement ravis du spectacle qu’on leur a offert qui promet une grande et belle saga cinématographique. Pour ça, il faudra attendre l’arrivée du deuxième film le 22 novembre 2013. Et la machine continue de s’emballer puisqu’il y aura ensuite un film chaque année pour Noël. Pas sûr que ce soit forcément bénéfique pour la qualité des films. Le temps nous le dira puisque le prochain film est désormais dans les mains de Francis Lawrence qui prend la place de Gary Ross au titre de réalisateur. Le précédent film de Lawrence, De l’eau pour les éléphants me met en confiance pour la capacité du bonhomme à réaliser une bonne suite. On peut même espérer que tout comme la saga Alien, un réalisateur différent à chaque volet vient apporter sa patte ! Tant qu’on ne se tape pas un nouveau David Yates qui nous a foiré la moitié de la saga Harry Potter, ça me va. Et oui, c’était la seule attaque subjective et méchante du test. Et je termine là-dessus !
On a tous plus ou moins l’habitude que le blu-ray, c’est tellement génial qu’on peut admirer la peau des acteurs. On l’a tous remarqué au moins une fois et on n’a pas su s’empêcher de le dire pour convertir tout le monde au support. À force, on s’y est habitué et pourtant, on semble tout redécouvrir avec Hunger Games. Le film fait la part belle aux gros plans ce qui nous amène à constater les nombreux détails présents sur l’image : couleurs pétantes, défauts des perruques, les visages, la photographie, la profondeur de champ, etc. Normal pour un film récent me direz-vous. Tant mieux.
Au niveau de l’image, c’est donc une valeur sûre. Juste un petit bémol avec certains plans lors des scènes de nuit, plus granuleuses que les autres. Rien de méchant, rassurez-vous.
VO et VF en DTS-HD Master Audio 7.1. Y en a pour tout le monde et c’est cool. Et les deux pistes nous font plaisir également lorsqu’elle n’hésitent pas à balancer du son via tout les canaux lors de la partie avec les Jeux. Comme toujours, je conseille la piste VO avec les sous-titres français rien que pour le jeu des acteurs qui vaut le coup. Mais les aficionados de la VF seront ravis par la qualité de la piste même si le doublage fait parfois des grosses erreurs et sonne faussement teenage.
Curiosité aux États-Unis, la piste « optimisée pour un visionnage de nuit » n’est pas arrivée chez nous. Il paraît que c’était juste une piste Dolby Digital 2.0. J’aurais bien aimé essayé juste pour voir ce que ça vaut.
De ce point de vue là, nous sommes gâtés. Nous avons le droit à un making-of de deux heures qui retrace toutes les étapes de la création du film en passant de la production, du tournage jusqu’à la sortie en salle. On en apprend beaucoup sur le film et on est ravi de voir qu’on s’attarde aussi bien sur les acteurs que sur les producteurs et parfois même l’équipe du tournage. Sans compter Gary Ross lui-même qui est très présent dans l’ensemble des bonus et qui nous explique sa vision du livre et du film. Cependant, il est regrettable que Suzanne Collins soit absente alors qu’on s’attendait justement à ce qu’elle nous parle du processus d’adaptation de son oeuvre à l’écran. Une bonne ambiance se dégage de l’ensemble des bonus ce qui évite de donner un effet « promo » trop prononcé. Les intervenants n’hésitent pas à se lancer des fleurs, certes mais cela paraît cohérent puisque tout le monde semble être en harmonie avec les autres. Pour peu, si on enlève le côté commercial du film et le planning serré, on pourrait se croire à un tournage de Cassavetes. (Cette comparaison vient-elle de signer mon arrêt de mort ?). Il manque cependant un commentaire audio (même si la tendance en France est de les perdre lors de la livraison, il n’y en a pas également aux USA) mais cela aurait peut-être fait une redite avec le making-of et les nombreux bonus consacrés à Gary Ross. Le reste des bonus s’attarde également sur la création du film et apporte des informations supplémentaires. Certains auraient eu leur place dans le making-of mais ont certainement été enlevés pour éviter qu’il ne devienne trop long.
Hunger Games n’a certainement pas les meilleurs bonus que j’ai eu l’occasion de voir mais force est de constater que les trois heures de bonus font leur boulot et traitent avec un minimum de profondeur la conception du film. Et à une époque où les blockbusters ont parfois des bonus très maigres, on ne va pas bouder notre plaisir.
La liste des bonus (qui sont tous en HD et en VOSTFR)
Making-of (2 heures)
introduction
compte à rebours
le casting
l’esthétique du film
entraînés pour le combat
tournage en extérieur
les effets spéciaux
la post-production
puisse le sort vous être favorable
Suzanne Collins et le phénomène Hunger Games (14 minutes)
Donald Sutherland est le président Snow (9 minutes)
La salle de contrôle (6 minutes)
Conversation entre Elvis Mitchell (critique cinéma) et le réalisateur Gary Ross (14 minutes)
Film de propagande (2 minutes)
Matériel promotionnel : galerie d’affiches, photos, bandes-annonces
La préparation du film vue par Gary Ross (3 minutes)
Le casting des tribus (11 minutes)