Jack Reacher – Le test blu-ray

Six coups de feu retentissent soudainement en plein Pittsburgh, l’ancienne ville minière de l’état de Pennsylvanie. Cinq personnes tombent à terre. Les autorités appréhendent immédiatement le sniper qui n’aura qu’une seule phrase à la bouche : « appelez Jack Reacher ! ». Mais qui est exactement cet ancien policier militaire ? Pourquoi lui et quel secret va-t-il découvrir au cours de son enquête ? Pour ce faire il s’associera à Helen Rodin, avocate mais aussi fille du procureur chargé de la défense du supposé tueur. Toutefois, la réalité semble toute autre…

avis

Si l’on m’avait dit que Jack Reacher ressemblerait davantage à un polar « old school » plutôt qu’à un film d’action lambda dont Hollywood semble se contenter depuis quelques années, je ne vous aurais pas cru. Et en plus avec Tom Cruise dedans, encore moins. En même temps le nom de Christopher McQuarrie étant sur l’affiche, les bons souvenirs de son précédent long-métrage Way of the Gun me sont revenus en tête. Le réalisateur n’est pas le géniteur d’un seul projet. Avant de passer derrière la caméra, vous avez sans doute vu son nom aux génériques d’Usual Suspects (son coup de maître) et Valkyrie (avec Cruise justement) en tant que scénariste.

Apres James Bond et ses cousins, Jason Bourne et Ethan Hunt mais également après les Jack Ryan et Jack Bauer voici débouler Jack Reacher. Le prénom Jack semble être définitivement synonyme d’action et d’agents spéciaux secrets ou non d’ailleurs.

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Pas de scénario original mais encore une adaptation à l’écran de l’un des romans de l’auteur britannique à succès, Lee Childs à savoir, Folie Furieuse (One Shot) et c’est McQuarrie qui s’en charge.

L’intérêt de Jack Reacher réside dans le fait qu’il n’a pas, comme se plait à l’affirmer l’auteur, de passé. Il est donc facile pour lui d’entrer directement dans l’action sans avoir à exposer le personnage. D’ailleurs le gars sort en effet de nulle part et commence son enquête très rapidement. Le résultat est de ne pas tergiverser pendant 107 ans sur ses éventuels problèmes existentiels et c’est tant mieux comme ça. C’est sans doute moins facile à vendre à un certain public à qui il faut toujours tout expliquer mais finalement au début de la saga Die Hard, on ne savait pas grand-chose de John McLane et personne ne s’est plaint de quoi que ce soit. Le mot d’ordre est donc efficacité et un retour aux sources, à savoir les films d’action des 70’s et tout ce qui va avec, c’est-à-dire, des séquences qui durent plus de 3 secondes à l’écran, un montage plus « naturel », un vrai sens du cadrage, de vraies courses poursuites en bagnole et de la baston qui ne soit, ni du Kung-Fu, ni Tai Chi ou autres joyeusetés asiatiquo-geek filmées au ralenti.

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Tom Cruise, producteur du film, aurait fait des pieds et des mains pour obtenir ce rôle qui ne lui était, à priori, pas destiné d’office (avant lui on parlait de Brad Pitt, Hugh Jackman, Vince Vaughn, Jamie Foxx ou Will Smith). Et ça fonctionne encore une fois. Malgré l’image pas toujours reluisante de Cruise, le gars n’en fini plus de nous surprendre par le fait qu’il mouille réellement la chemise (toutes les cascades et baston, c’est lui et pas une vulgaire doublure). Il semble dédié plus que jamais à son métier de comédien et prend des risques même si Jack Reacher n’échappe pas à la catégorie « véhicule-taillé-sur-mesure-pour-Cruise ». Force est d’admettre que depuis le formidable MI4, Rock Forever, le récent Oblivion et Jack Reacher, Cruise tire souvent les métrages dans lesquels il tourne, vers le haut. C’était le cas du relativement maladroit Oblivion que Cruise rend instantanément intéressant par son jeu étonnamment introspectif et discret. Ici point d’introspection mais ce n’est pas pour ça que Jack Reacher se révèle être un bourrin (c’est davantage une « force tranquille »). Il donne de sa personne mais uniquement lorsque c’est nécessaire. Donc encore une fois, Cruise va devoir composer entre action et subtilité. Si l’on peut être énervé par le fait que le métrage se concentre à nouveau sur sa star et beaucoup moins sur les autres personnages (pas un plan sans Cruise dedans mais pas de plans inutiles non plus), le comédien parvient à nous faire oublier qui il est dans la réalité. Après tout c’est le boulot d’un acteur et il se trouve qu’il le fait très bien. Ce qui n’a pas évité à la communauté de fan de Jack Reacher de hurler au « miscast ». Remarque on les comprend puisque le héros est décrit comme un très grand gaillard de plus d’1m90 et 110 kilos. Un genre de Dwayne Johnson en somme. On en est très loin avec Tom « razmoket » Cruise.

Pour l’aider dans sa tâche Jack Reacher sera épaulé par d’un personnage féminin malheureusement totalement dépourvu de personnalité. L’anglaise Rosamund Pike (La Colère des Titans et le prochain très attendu film d’Edgar Wright, The World’s End) fait ce qu’elle peut pour ne pas être qu’un simple faire-valoir de l’acteur mais en vain. Son interprétation est assez quelconque et d’une transparence un peu pénible.

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La bonne idée du casting a été de donner le rôle du méchant au grand cinéaste Werner Herzog (Aguirre, la colère de Dieu et Nosferatu, fantôme de la nuit) même si certains affirment qu’il ne sert à rien dans le film. En tout cas, lui ne manque pas de charisme contrairement à d’autres dans le métrage. On appréciera au passage le « cameo » de Robert Duvall permettant de nous faire profiter pendant quelques instants, d’un joli duo à l’écran.

Même si Jack Reacher est plus à classer dans la catégorie « polar urbain », l’action sera tout de même présente lorsque nécessaire. Incroyable ! Il y a même une course poursuite avec une Chevrolet dedans et dans un film de 2012 de surcroit ? On croit rêver. Alors bien entendu et étant donné que le « vintage » est plus que tendance, il faut toujours se méfier de certains « produits » ne vendant qu’une belle enveloppe sans contenu. L’enrobage est en effet de qualité mais le contenu n’est pas toujours des plus inédits même si l’ensemble tient globalement bien la route. Pour les plus vieux d’entre nous, Jack Reacher n’est pas à proprement parler une découverte. On a tous déjà vu ça ailleurs mais honnêtement ça fait toujours plaisir de voir qu’il est possible aujourd’hui pour un metteur en scène hollywoodien de ne pas tourner tout son film sur un fond vert et de proposer des séquences montées frénétiquement avec des plans de deux secondes. Autrement dit, Jack Reacher prend son temps par rapport à d’autres et nous ferait presque revenir à une époque aujourd’hui révolue. A ce titre, Jack Reacher tient finalement plus de la bonne surprise que d’une éventuelle purge annoncée. Comme souvent, l’économie de moyen est intéressante puisque dans ce cas précis elle permet de se concentrer sur uniquement sur le personnage principal sans avoir recours à une pyrotechnie inutile.

Alors Jack Reacher est-il original ? Non. Tom Cruise est-il à côté de la plaque par rapport aux livres ? Surement à en croire la description physique du personnage. Le film est-il raté pour autant ? Il ne faut pas exagérer quand même car des divertissements de ce calibre, j’en veux bien un peu plus souvent.

video

Difficile de faire la fine bouche devant ce transfert absolument parfait. Je ne vais pas vous faire la description de tout ce qui va bien puisque justement, TOUT va bien et dans le meilleur des mondes. Nous tenons là surement un des plus beaux blu-rays de l’année. Un grand bravo à Paramount sur ce coup là.

audio

Il en va de même pour la piste audio en version originale sous-titrée proposée en DTS-HD master Audio 7.1. C’est tout à immersif et ébouriffant à tous les stades du métrage ce qui vous permettra de profiter pleinement du spectacle. Carton plein !

En revanche, ça va gueuler sec niveau français puisque comme à son habitude l’éditeur fait l’impasse sur une éventuelle piste HD dans notre langue. inutile de vous dire que malgré un mixage en DD 5.1 aux petits oignons, il parait difficile de rivaliser avec la piste anglaise. La note maximum que j’ai attribué vaut pour la piste HD bien évidemment. Enlevez 2 ou 3 points pour la V.F.. Vous voilà prévenus.

bonus

Côté supplément c’est pas mal du tout. Même si l’on ne se retrouve pas avec un documentaire de 4 heures sur la fabrication du film (pas vraiment utile dans le cas de Jack Reacher), il nous reste quelques modules dont l’intérêt est plus ou moins relatif mais informatif. C’est déjà ça de gagné et on commence par deux commentaires audio :

* Commentaire Tom Cruise et Christopher McQuarrie – Je n’ai pas tout écouté mais le peu que j’ai pu entendre donne envie de poursuivre car c’est plutôt agréable et blindé d’information. C’est donc le complément idéal au petit making of proposé dans les bonus.

* Commentaire du compositeur de la musique du film Joe Kramer : présenté comme un « score » isolé, Kramer interviendra quand même pour parler de son travail sur le métrage. Dispo en DD 2.0.

* Quand Jack débarque (26mins49, HD – 16/9) – Making of globalement intéressant avec les intervention de Cruise, McQuarrie, le producteur et l’auteur des livres, Lee Childs.

* Quand on cherche on le trouve : combats & armes (10mins27, HD – 16/9) – Module sur la mise en place des cascades du film.

* Le phénomène Reacher (11mins10, HD – 16/9) – Module composé d’une longue interview de Lee Childs qui nous parle de sa création.

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