De 1979 à 1999. D’Alien à Alien : Ressurection. De Ridley Scott à Jean-Pierre Jeunet. Quatre films pour quatre visions différentes d’une saga devenue mythique. On ne compte plus les réalisateurs ayant été biberonnés à l’un de ces films ou à la saga dans son entièreté. Une certaine idée du film de Science-Fiction à laquelle chacun des réalisateurs a appliqué sa vision propre du genre. Au fil des ans, l’intérêt pour la quadrilogie n’a jamais faibli (preuve en est, les belles ventes du coffret Blu-Ray) et l’entité Alien, se voit décliner sur beaucoup de supports.
Que ce soit en jeu-vidéo voire en film, l’univers est tellement foisonnant que l’on peut se permettre beaucoup de choses (même des cross-overs avec Predator).
C’est le propre des sagas, elles installent un background de plus en plus profond au fil des long-métrages. La mythologie des quatre films Alien est très travaillée, tellement que l’on pourrait en faire des spin-offs.
Cette idée, c’est Ridley Scott qui l’a eu en premier (du moins, qui l’a appliqué en premier, exception faite des cross-overs). L’univers qu’il a crée, à l’aide de Dan O’Bannon aidé par le visuel phallique d’H.R. Giger, n’a plus rien à prouver.
Malgré cela, Ridley Scott a envie de faire un cadeau aux fans de la première heure, répondre aux questions qu’ils peuvent bien se poser sur les origines d’un des monstres les plus flippants du dernier quart du 20ème siècle mais avant d’entrer plus en détail dans le nouveau film du réalisateur britannique, un petit retour de près de 35 ans en arrière s’impose.
Alien : Begins.
On est en 1979 et Alien sort sur les écrans. Il n’est pas nécessaire de refaire l’analyse du film (nous l’avions déjà faite à la sortie du coffret Blu-ray) mais il est facile d’imaginer qu’à l’époque, le film a dû laisser un nombre incalculable de questions. Notamment concernant le monstre. Dans le film, la découverte de celui-ci est dû à un formidable concours de circonstances. Un vaisseau n’ayant rien à voir avec la découverte scientifico-spatiale, va se voir obligé d’accoster sur une planète inconnue à cause d’un signal de détresse. Rien d’anormal jusque là, sauf que lorsqu’ils découvrent le vaisseau ayant envoyé le message il n’y a aucune trace de vie humaine. Néanmoins, sur place ils découvrent une forme de vie plutôt belliqueuse qui va les traquer jusque dans les moindres recoins de leurs vaisseaux. L’histoire aurait très bien pu s’arrêter là. Sauf que dans leurs périples pour aller voir qui a bien pu envoyer un message de détresse, ils sont tombés sur quelque chose de bizarre, qui interpellera bon nombre de spectateurs : Le Space Jokey.
Pour ceux qui ne sauraient pas à quoi ce terme correspond, il s’agit de cette espèce de géant assis sur un siège assez bizarre que les trois voyageurs spatiaux découvrent en visitant le vaisseau qui a envoyé le signal de détresse.
La vision de ce géant apporte son lot de questionnements. Les trois personnes qui le voient, n’ont aucune idée de qui ça peut bien être et ce qu’il peut bien faire là. Ils constateront juste qu’il a la poitrine défoncée de l’intérieur. La caméra restera cinq minutes environ sur cette chose et passera son chemin.
Il est impossible de faire l’impasse sur la présence du Space Jokey : «Que peut-il bien être ? » « Est-ce un alien ? » « Sur quoi est-il assis ? » autant de questions qui resteront sans réponse et qui alimenteront bons nombres de discussions.
Jusqu’à il y a peu, la présence du Space Jokey se retrouvait forcément aux centres des échanges concernant Alien. C’était, en plus des autres éléments du film, l’élément sur lequel on revenait le plus souvent (du moins c’était comme ça dans mon entourage). C’est aussi l’élément qui va se retrouver au centre du nouveau film de Ridley Scott : Prometheus.
Alien : Genesis.
2009. Mensonges d’Etat est sorti et Robins des Bois va prochainement suivre le chemin des salles obscures mais Ridley Scott pense déjà au prochain projet qu’il va bien pouvoir produire. Il se demande s’il ne va pas donner un petit frère à Alien, en partant sur la base d’une préquelle.
Ridley n’a pas, pour le moment, envie d’être derrière la caméra et veut simplement en être le producteur. Rien de plus classique. Sauf que certains décideurs de la Fox, qui détiennent les droits d’Alien, ne l’entendent pas de cette oreille et offrent le choix à Ridley Scott : Soit il réalise lui-même le film, soit il peut dire au-revoir à ses idées.
Le réalisateur Britannique n’aura pas mis trop de temps pour réfléchir, il donne son aval à la Fox et se retrouve donc à diriger un film de SF. Le premier depuis Blade Runner, soit 31 ans plus tard. Pas un problème pour Ridley Scott qui avait justement envie de se replonger dans un long-métrage de Science-Fiction parce qu’il trouvait que le genre était un peu sur un mauvais cycle. Il trouve que la SF au cinéma se répète, offre toujours les même situations et les même mise en scène. Il arrive donc à point nommer pour nous montrer comment la SF doit se faire au cinéma. Le genre de phrase qu’il faut particulièrement étudier avant de faire une connerie.
Le projet est donc sur les rails et semble bien parti, surtout que la Fox a déjà discuté de certaines idées avec un scénariste. Ce dernier c’est John Spaihts, le même qui a écrit The Darkest Hour. Pas le plus connu des scénaristes, ni le plus prolifique mais qu’à cela ne tienne, la Fox appuyée par la société de production de Ridley Scott, l’engagent pour écrire le scénario de ce qui deviendra Prometheus. Comme tout film qui se respecte, différents scénarii sont établis, des discussions ont lieu autour de ces différents jets et des choses sont plus ou moins retenues. Pour appuyer le travail de Spaihts (mais aussi pour opérer une réécriture), Ridley Scott va faire engager Damon Lindelof, le gars qui a écrit le scénario Lost en compagnie de Carlton Cuse. Il y a beaucoup de choses qui ont été dites autour de l’arrivée de Lindelof. Spaihts n’aurait pas vraiment fait l’affaire et aurait été remplacé par le scénariste de Lost pour qu’il puisse reprendre le scénario en entier. On entend aussi dire qu’il a été engagé sur le projet pour aider Spaihts. Quoi qu’il en soit, certaines idées qu’avait eu Spaihts au départ, ont été intégré au résultat final.
Plusieurs versions du scénario sont donc proposées et avant d’être le résultat que l’on connaît, le film partait sur autre chose. Les différents titres du projet sont là pour en témoigner (Genesis, Paradise, Alien Harvest…) et on voit bien que l’écriture du scénario se fait à tâtons. La question de proposer une vraie préquelle va rapidement se poser. Pendant longtemps, le film a été vendu comme tel et les différents intervenants vont parler du projet comme étant dans la pure continuité du film de Ridley Scott. Rien d’anormal en somme, sauf que lorsque le scénario final est entériné, on se rend compte que les discours vont changer (enfin pas pour tout le monde).
Ridley Scott va parler de son film comme n’étant absolument pas une préquelle d’Alien mais se passant dans le même univers mais en étant quand même un peu une préquelle. La schyzophrénie scénaristique de Scott commence et ne va allait qu’en empirant.
Quand on écoute les scénaristes ou d’autres personnes bossant sur le projet, tout le monde parle du film comme étant quelque chose ayant directement à voir avec Alien premier du nom. On ne sait plus vraiment qui croire et bien malin sera celui qui pourra deviner ce que l’on pourra trouver dans le film. Le vague synopsis officiel du film nous parle d’une scientifique ayant peut-être découvert les origines de l’Homme. Toujours rien n’ayant attrait à Alien.
Alien : Hésitation.
Il est maintenant grand temps de constater où peut bien se situer Prometheus et voir qui a raison dans les diverses explications que l’on nous fournit sur le scénario. Deux heures plus tard,on ne sait toujours pas où se situe le film. Préquelle ? Spin-off ? Remake ? Le petit dernier de Ridley Scott est un peu tout cela à la fois et, malheureusement, n’est absolument pas à la hauteur du mythe.
Pourtant, le premier tiers du film n’est absolument pas annonciateur de la dégringolade que va subir le film. On est happé par le voyage auquel on nous fait participer (dire le contraire serait de la mauvaise foi) et on se demande bien où tout ça va bien pouvoir nous emmener. Les enjeux scénaristiques nous sont rapidement dévoilés et les différentes personnalités et psychologies des personnages effleurés comme dans tout bon début de film qui se respecte. Vraiment, il n’y a pas grand chose à redire sur ce début de Prometheus. C’est prometteur et donne envie d’en voir plus. Chose que le film n’arrivera jamais à faire. La montée en puissance de ce début de film retombe très rapidement et a un effet digne d’un soufflet raté mais le pire, c’est que, par la même occasion, on va commencer à s’ennuyer sévère.
C’est incompréhensible la façon dont la suite des évènements est traité mais on a bien la sensation d’une formidable césure. D’un côté toutes les promesses du début et de l’autre les très grandes déceptions qui n’ont plus grand chose à voir avec la première demie-heure.
Certes nous sommes toujours dans l’explication qui a poussé cette expédition a prendre forme mais les réponses donnés sont tellement pauvres que ça en devient gênant.
S’il n’y avait que cela ça aurait pu passer mais c’est vraiment la partie immergée de l’iceberg.
Plus le film avance et plus on se rend compte que Ridley Scott ne sait absolument pas quoi raconter avec son film, ou plûtôt, qui ne sait pas comment le raconter et on a la sensation réelle qu’il va tout lâcher comme pour mieux se dédouaner. C’est triste. Ca l’est d’autant plus que le film avait été vendu comme une préquelle et que l’on se retrouve avec, comme énoncé plus haut, un paradoxe schizophrénique.
Tantôt préquelle, tantôt spin-off, tantôt film de SF n’ayant rien à voir avec l’univers crée en 1979 (ça c’est pour le début du film) mais au final, on ne saura jamais qu’elle idée est privilégiée. D’un côté on a Ridley Scott qui clame qui se n’est pas une préquelle, d’un autre les scénaristes et d’autres intervenants qui avancent le contraire.
Une fois le film fini, on se rend bien compte de ça. On comprend ce que veut dire le réalisateur en disant qu’il ne s’agit pas d’une préquelle mais on comprend aussi les scénaristes. Comme si aucune des deux parties n’avaient voulu lâcher un plus gros morceau à l’autre. Le résultat est que le film ne tient pas du tout sur la longueur et s’enferme dans son propre piège.
Pas vraiment un hommage, ni une réelle continuité mais on nous abreuve d’imageries tout droit issues de la saga. Comme par exemple le rôle principal donné à une femme. L’arrivée sur une planète inconnue. L’androïde qui cache bien son jeu. Les vaisseaux spatiaux traités comme des personnages à part entière. Sans compter le fait que Ridley Scott va s’amuser à singer ce qu’il a mis en place il y a 35 ans (ou ce que les autres réals ont bien pu faire). Il ne va absolument pas se gêner pour piquer les choses qui ont déjà été faites. Le personnage principal féminin enceinte d’un alien, l’Androïde qui n’est pas méchant mais en fait oui mais en fait pas vraiment, l’entreprise tentaculaire qui gère tout depuis le début, j’en passe et des meilleurs.
Si encore il avait fait ça bien. La scène de l’auto-césarienne est un monument du n’importe quoi. On se demande encore ce qui a bien pu passer par la tête de Ridley Scott. Certes nous sommes dans un film de SF mais tout de même, un peu de sérieux. Ce n’est pas crédible une seule seconde. Alors oui, c’est tout à fait faisable (remember Leonid Rogozov) mais on parle d’une césarienne. A la limite ça aurait pu passer si le personnage ayant subit l’opération n’aurait pas couru comme un lapin quelques instants après. C’est peut-être bien à partir de cette scène que quelque chose est cassé.
La suite de cette séquence fait intervenir un personnage pour lequel on se pose encore tout un tas de questions. Là aussi, c’est top crédibilité comme dirait l’autre. A partir de là les révélations et les plot-twist vont s’enchaîner sans broncher. Encore cette désagréable sensation du « on a plus assez de temps on va en fourrer le maximum », un peu le « Où est Charlie » du rebondissement en quelque sorte.
Ce qu’il y a de difficile à comprendre, c’est qu’apparemment, le film était déjà prévu pour avoir une suite. Pourquoi avoir voulu en mettre le maximum ici ? Surtout qu’on a beau se retourner les questions dans la tête, il n’y a rien qui soit fondamentalement intéressant ni important.
Le film nous narre les aventures d’un groupe de scientifique parti à la recherche des créateurs de l’humanité et le seul truc qui nous reste à la fin c’est « On va aller voir ailleurs s’ils y sont ». Intérêt plus que limité et d’autant plus frustrant que le début du film annonçait quelque chose d’intrigant.
Tout cela, c’est bien sûr sans compter les apports scénaristiques au premier Alien. On voit bien où veut en venir Scott et son équipe mais ça ne sert à rien. Enfin si, à probablement être expliqué dans la suite ou bien dans un futur film qui n’aura rien à voir mais en fait, si, mais en fait, pas vraiment. C’est dommage d’avoir traité Prometheus de cette façon. Ça l’est d’autant plus qu’il y a des choses intéressantes et pas connes du tout. L’idée de montrer une civilisation d’extra-terrestres nous ayant crée mais voulant nous détruire aurait méritée beaucoup plus d’attentions et il en va de même pour cette espèce d’armechimique noire. On espère juste que le second film ne partira pas sur un tout autre problème.
Les problèmes ne se trouvent pas que dans les enjeux scénaristes. La narration est elle aussi à pointer du doigt. On ne comprend pas vraiment ce qu’il se passe par moment et on voit bien que des choses sans importance bénéficient d’un trop grand traitement (l’auto-césarienne entre autre). La balance ne s’équilibre pas pour certains arc narratifs et on perd du temps inutilement.
L’autre gros problème gênant du film, c’est la crédibilité temporel.
Malgré le fait qu’il ne s’agisse pas vraiment d’une prequelle à Alien, le film se passe dans le même univers et même 90 ans avant les violents faits du premier film. Jusque là, rien de méchant. Ce qui l’est, c’est l’énorme bon technologique qu’il y a entre les deux films.
Nous sommes d’accord pour dire que les techniques d’effets-spéciaux ont évolués et que le numérique a pris une part importante dans les films d’aujourd’hui. Mais pour Prometheus, c’est vraiment l’élément technologie propre à l’univers qui subit un changement fondamental. Pourquoi ? Et surtout, pourquoi 90 ans plus tard la technologie se ramasse la tronche ?
Parce que, quand même, les louveteaux du géographe sont un peu à la pointe de la technologie cartographique alors que les mecs dans Alien devaient se déplacer avec un radar où il n’y avait qu’un point pour indiquer la présence des personnages (ou monstre) et qu’il n’y avait pas moyen de savoir sur quel plan ils se trouvaient (horizontal ou vertical).
La découverte des lieux dans Prometheus semble beaucoup plus facile que celle dans le vaisseau. Pourtant, Prometheus se passe sur une planète inconnue de tous. Drôle de sensation. Encore une fois, c’est un vrai problème de crédibilité qui se dévoile avec ce point. L’impression que, finalement, le film de 79 n’a pas vraiment été considéré avec beaucoup de sérieux.
On pourrait également parler de l’abondance des personnages inutiles ou simplement présents en tant que faire-valoir. Là où on avait une vraie cohésion de groupe malgré les différences psychologiques en 79 ici c’est un peu chacun dans son coin et surtout, chacun pour sa gueule. Il n’y a aucune empathie qui se dégage de ce groupe et certains sont là on ne sait vraiment pas trop pourquoi, quand ils ne sont pas tout simplement éludés.
Il y a néanmoins des choses qui sauvent Prometheus du naufrage complet. Disons que Ridley Scott a quand même de jolis restes de metteur-en-scène.
Alien : Paradise.
On connaît le goût du détail du réalisateur Britannique. Il aime que ses films baignent dans une certaine réalité visuelle. Constat que l’on peut faire dans bon nombre de ses films, il n’hésite pas à demander à ce que les décors soient entièrement construits. Il a toujours su s’entourer de gens ayant un vrai savoir-faire dans ce domaine. La donne ne changera pas avec Prometheus puisque tout ce qu’il a eu en tête a été construit de toute pièce. Le travail qui a été abattu de ce côté là, est proprement hallucinant. Evidemment, il y aura des plans où l’utilisation de fonds verts sera obligatoire (les séquences spatiales ou les plans larges sur la planète…) mais la plupart du temps, ce que l’on voit à l’écran existe bel et bien, est palpable. Beaucoup de temps et de fonds ont été nécessaires pour donner vie à tous ces lieux. Peut-être est-ce un peu trop en rapport avec la narration mais Ridley Scott et son Prometheus, auront au moins ça pour eux.
On n’oubliera pas non plus la musique de Marc Streitenfeld qui propose un score en adéquation avec le thème. C’est tantôt mystérieux, tantôt en plein dans une ambiance SF et le compisteur se permettra même le luxe de reprendre un extrait du thème de Jerry Goldsmith pour le thème principal. Un score honorable et possédant des accents intéressants. La musique qui est utilisée lors de la scène de l’explosion du vaisseau en est un exemple concret.
Dans les points positifs (ils sont peu nombreux mais ils existent), il sera impensable de ne pas évoquer la très bonne performance de Michael Fassbender. L’acteur trouve encore un rôle à sa mesure et nous montre qu’il sait, à peu près, tout jouer. Il excelle dans le rôle de David un androïde qui aimerait être considéré comme un humain et aux capacités assez incroyables (là encore, une belle incohérence technologique avec les androïdes qui existeront 90 ans plus tard). Ce n’est peut-être pas un hasard si le personnage qu’il incarne est le plus intéressant du film et surtout, celui auquel on s’attache le plus.
Il faut dire aussi que les acteurs en face de lui n’on, soit pas grand chose à dire (ou ne savent pas vraiment comment se situer), soit semble totalement démunis de jouer dans un film de Ridley Scott. Je pencheraî pour la première option quand même (du moins je l’espère).
Un casting de flan.
Les grands noms qui composaient le casting, était l’une des grosses caractéristiques du marketing pré-sortie de Prometheus.
Entre Charlize Theron, Michael Fassbender, Idris Elba ou Noomi Rapace, il y avait quand même de quoi faire et nourrir de grands espoirs. Malheureusement, il ne faudra pas longtemps avant de s’apercevoir que tout aussi célèbres qu’ils soient, les acteurs n’ont pas pu faire grand chose (en même temps, leur a t-on donné plus d’opportunités de le faire ?).
Le sentiment qui ressort au vue du jeu de certains acteurs, c’est que beaucoup semblent un peu surnager. La faute à des personnages inintéressants et sans vraiment de consistance. Celle qui vient en tête d’emblée en disant cela, est Meredith Vickers.
Elle semble importante mais au fur et à mesure que l’intrigue avancera, on se rendra compte qu’elle ne servira à rien, si ce n’est haranguer publiquement David. La pauvre Charlize Theron ne peut rien du tout et sa magnifique plastique n’y changera rien.
On peut dire la même chose d’Idris Elba. Le mec a un satané charisme et il est réduit a jouer le rôles du Capitaine qui n’a pour but que de transporter l’expédition scientifique à bon port. A la limite, c’est peut-être le personnage le moins débile de la troupe même si, lui aussi, est juste là pour le prétexte (ce à quoi lui et ses co-pilotes servent, est tout bonnement honteux).
On passera rapidement sur Logan-Marshall Green qui incarne un personnage qui ne sert tout aussi à rien. Contrairement aux deux autres acteurs, il n’a pas vraiment de charisme et il donne l’impression d’en faire des caisses. Il aurait mieux valu prendre le vrai Tom Hardy au lieu de son sosie.
Ridley Scott avait annoncé vouloir faire mieux que James Cameron avec Avatar, il prouve avec Prometheus qu’il a encore beaucoup de travail pour y arriver. On avait quitté le réalisateur Britannique adoubé par sa majesté, sur une relecture mal foutue de Robins des Bois. On se disait qu’il allait revenir en forme, irrégulier comme il est. Il n’en sera rien. Le voyage annoncé n’a pas lieu. On est certes dépaysé mais on reste à quai, la faute à trop grand nombre de détails qui ne bénéficient pas d’un traitement digne de ce nom. Dommage, vraiment dommage. Malgré tout, on espère que la suite de Prometheus balaiera d’un revers de la main ce premier film. Personnellement, je ne demande que ça et espère que Ridley Scott va se resaisir un petit peu. Le rendez-vous est pris.
Note la plus haute, forcément. Le film bénéficie d’un traitement haute-définition à tomber par terre (logique vu qu’il a été tourné avec les caméras HD Red Epic). C’est difficile d’en dire beaucoup plus tant il n’y a rien à jeter.
Ceux qui pensent que 3D riment avec grosse projection dans la tronche, peuvent passer leur chemin. La 3D de Prometheus fait la part belle à la profondeur de champs (comme souvent maintenant). Les contours sont parfaitement bien détaillés, c’est presque palpable. On est totalement immergé dans les différentes séquences (l’introduction ou l’arrivée sur la planète offrent un réel spectacle). Exit donc les projections à outrance (il y en a mais ce n’est pas vraiment l’intérêt ici). On perd un peu en luminosité mais c’est beaucoup moins sombre que sur certains titres.
Pour le reste, c’est du haut niveau et les possesseurs de matos décryptant la 3D peuvent y aller les yeux fermés !
Vous voulez faire un top démo à des gens encore sceptiques vis à vis du Blu-ray ? N’hésitez pas un seul instant et montrez leur Prometheus, s’ils ne sont toujours pas convaincus, proposez leur de participer à une opération pour les yeux. On fait des choses formidables de nos jours.
On reste sur la même longueur d’onde pour la partie audio. Enfin ça dépend pour qui.
Les gens n’ayant aucun problème avec les Versions Originales pourront bénéficier d’une piste en DTS HD MA 7.1 d’une très grande envergure.
Puissance et immersion seront au rendez-vous.
Par contre, pour les malheureux qui n’auront que faire de la VO, ils devront se contenter d’une DTS 5.1. Forcément ça pique et c’est juste incomparable. Le boulot effectué sur la DTS HD est tout bonnement impressionnant et la VF ne peut pas rivaliser. Néanmoins, la DTS qui est proposée est de très bonne facture. Si ça peut consoler quelqu’un.
LE gros morceau de ce Blu-ray. Ca faisait longtemps que les bonus d’un film n’avait pas été en aussi grands nombres et surtout, en étant aussi complet sur la création du film. Pas loin de 9 heures de bonus (sans compter les commentaires audio). La Fox a soigné son édition même s’il faut, une fois de plus, pointer du doigt le fait que toutes les éditions ne bénéficient pas du même nombre de bonus (en gros pour tout avoir il faut prendre l’édition chroniquée ici même). Les bonus sont disponibles sur deux disques, le disque du film et un autre spécialement dédié.
Disque 1 :
Commentaire audio de Ridley Scott
Commentaire audio de John Spaihts et de Damon Lindelof
Les scènes coupées (HD, 36 mins) : Si on enlève l’intro et la conclusion alternatives, il n’y a pas grand chose de bien intéressants dans ces scènes coupées. L’introduction nous apporte une façon de voir les Ingénieurs différement et la conclusion fait de même (mais en étant encore plus barré scénaristiquement que celle que l’on voit dans le film). Pour le reste on voit bien pourquoi ces séquences ont été retirées. Dire que certains avaient annoncés une possible version longue pour le Blu-ray. Au vu des scènes coupées, je crois qu’on a évité le pire. Possibilité de regarder ces scènes avec le commentaire audio du réalisateur.
Les fichiers de Peter Weyland (HD, 18 mins) : On y trouvera des vidéos des personnages nous donnant leurs impressions sur la mission à laquelles ils participent. En fait, pour avoir un semblant de cohésion de groupe, il faut regarder ce bonus avant le film. C’est concept.
Application smartphone
Disque 2 :
La Fureur des Dieux (HD, 220 mins) : LE gros morceau des suppléments de Prometheus. Vous constaterez pourquoi pas vous-même. On sait que le père Scott aime bien avoir de longs makings-of, il ne déroge pas à la règle avec son dernier film. La Fureur des Dieux est bel et bien le bonus à voir pour savoir à peu près tout du film. Des idées de départ du scénario, aux premiers essais des acteurs, à la conception des décors. Tout y est aborder et rien ne sera laissé de côté. Enfin si, la sincérité. On peut aussi faire des makings-of long qui sentent fortement la promo. On apprend des choses, c’est un fait. Mais si vous comptiez sur les intervenants pour nous expliquer les différents problèmes qu’il y a pu y avoir sur l’entente de certains concernant le scénario, vous allez être déçus. Malgré tout, on comprendra au détour de certaines discussions que le projet n’a jamais vraiment de ligne directrice défini et qu’on est en pleine bipolarité par moment.
C’est très propre, très didactique et le ton sera critique qu’à de rares exceptions (et les petits sagouins qui osent parler, seront vite remis en place). Pas forcément le making-of le plus transcendant mais il a le mérite de nous expliquer de A à Z, tout ce qui compose le film. Certaines séquences sont très intéressantes (la construction de tous les décors, la discussion autour des CGI…) alors que d’autres sont proprement hallucinantes (John Spaihts qui écrit son scénario grâce…à un jeu de plateau…, ou la présence d’H.R. Giger expédiée en 3 mins…). Le tout baigne dans un style assez pompeux à base de « C’est génial l’idée que nous avons eu », « Ridley est très content » ou encore « Nous n’avons jamais connu telle émotion ». La palme de la promo revenant au segment sur les acteurs qui s’en donnent à coeur joie.On peut aussi se poser la question de l’intérêt d’un tel exercice. Est-ce réellement une bonne chose d’en dire autant sur la conception d’un film ? A cause de cela, ne perd t-on pas la magie qui compose le cinéma ? Comme si chacun des illusionnistes nous expliquaient leur truc. La question mérite d’être posée.
D’autant que le making-of peut grimper jusque 5H si vous activez le mode qui permettra de faire apparaître une icône qui vous dira d’appuyer sur votre télécommande (c’est beau le Java). Ce mode apporte plus de précisions à certains points. Si l’un des intervernants parle d’un essai d’effet-spécial, d’un décor ou d’un lieu de tournage vous pouvez avoir le complément en cliquant sur le lien qui s’affiche sur l’écran.
En tout cas, que l’on ait aimé ou non le film, force est de constater que Ridley Scott et ses équipes ne rechignent pas à se faire filmer pendant leurs différents travaux. Ca n’a pas dû être facile tous les jours. Par contre, ç’a a dû picoler sec à certains moments (Ridley Scott a l’air d’avoir la main légère sur le pinard).
Pour ceux qui se poseraient la question, il n’est évidemment pas obligatoire de regarder l’intégralité du making-of en une seule fois. Il est coupée en plusieurs chapitres bien distinct.
Les Archives de Weyland Industries (HD, 120 mins) : Ici on retrouve des bandes-annonces, des teasers, des prévisualisations de séquences avec effets-spéciaux, des images, des featurettes promos.
Zone d’amélioration (HD, 70 mins) : Si vous n’avez pas activez le mode permettant l’apparition de l’icône pour avoir des petites featurettes dans le long making-of, c’est ici que vous retrouverez l’intégralité de celles-ci. 23 Featurettes qui iront de la galerie de photos au document sur les acteurs ou sur la cuisine molécullaire (si si, je vous jure ! et le pire, c’est que c’est intéressant).