Voici typiquement le genre de films que j’adore. Secret d’état, c’est un de ces films dans la lignée des Fair Game. Inspirés d’une histoire vraie, qui mettent en avant des scandales de l’ère moderne. La guerre en Irak pour le film avec Sean Penn, la guerre au Nicaragua financée par l’argent de la drogue pour le long métrage mettant en avant Jeremy Renner.
Gary Webb est un reporter chevronné, même si le petit journal pour lequel il travaille n’est pas très réputé. Au cours d’une enquête, il découvre un lien entre les services secrets américains et les cartels d’Amérique centrale. Une vérité incroyable se dessine : les rebelles du Nicaragua travailleraient directement avec la CIA pour introduire de la cocaïne aux Etats-Unis et l’argent résultant de ce trafic servirait à armer les milices des Contras que veulent soutenir les Etats-Unis. Pour faire exploser la vérité, Webb prend tous les risques et se rend au Nicaragua afin de soutirer des informations essentielles au baron de la drogue local. A son retour, il écrit une série d’article coups de poing qui secoue l’Amérique.
Comme dans Fair Game, on va alors découvrir les manœuvres du gouvernement américain pour discréditer un homme bon et plein de convictions. Si tout cela est bien évidemment romancé un minimum, on voit toute la manipulation qui peut être mise en oeuvre par une grande puissance pour faire douter son peuple de la véracité d’infos pourtant fiables.
Le film est très bien porté par Jeremy Renner, qui fait encore un peu plus son trou et trouve un rôle plus consistant que ce qu’il a pu jouer dans Avengers ou Hansel et Gretel. On suit son histoire avec passion, on vit les moments forts et les autres difficiles en même temps que son personnage, et c’est vraiment très bon, du début à la fin. Une belle performance pour un excellent film, qui peut encore une fois nous faire réfléchir au pouvoir des médias, en bien comme en mal, dans notre société.