The Giver, avec Jeff Bridges et Meryl Streep

Une adaptation de plus d’un roman d’anticipation à succès ? The Giver puise son essence dans le roman de Lois Lowry, Le Passeur, paru aux Etats-Unis en 1993. Jeff Bridges, que beaucoup connaissent pour son rôle incroyable dans The Big Lebowski, est un véritable fan du livre et souhaite pendant des années l’adapter sur grand écran. Pendant dix ans, il a essayé d’en obtenir les droits, avant que la Warner n’empoche finalement la mise en 2007. Quelques années plus tard, la firme lâche à nouveau les droits et Bridges parvient à les acquérir : le film va bien exister. Il devient alors producteur, tout en s’octroyant un rôle clef dans l’aventure : celui du Passeur.

The Giver - jaquetteThe Giver nous place dans un futur lointain, dans lequel l’Humanité a radicalement changé. Les émotions ont été éradiquées, les couleurs bannies et les souvenirs supprimés pour créer une société idéale, dans laquelle toute source de conflit est évitée. Une seule personne, le dépositaire de la mémoire, est chargée de conserver les souvenirs du monde tel qu’il existait avant. Le film nous fait suivre les aventures de Jonas, un jeune à qui l’on voit confié le rôle de dépositaire. Très vite, il va découvrir le potentiel infini du monde qui l’entoure et dont la population est privée.

Je n’ai pas lu le livre de Lowry, mais The Giver m’a très clairement donné envie de le découvrir, et ce pour deux raisons. La première, c’est que l’univers et le pitch de départ me plaisent énormément, même s’ils ne sont pas nécessairement des modèles d’originalité. La société alternative imaginée par l’auteur est très intéressante et nous permet de nous interroger sur la place des émotions dans notre monde actuel. La seconde raison pour laquelle le roman m’intéresse, c’est que j’ai trouvé le film beaucoup trop court, trop concis sur la présentation de cette société. Je suis conscient qu’on peut difficilement proposer des films qui tiennent en haleine pendant deux ou trois heures, mais avec une durée d’un tout petit peu plus d’une heure et demie, je trouve qu’on ne fait qu’effleurer le sujet. Comme pour Le Labyrinthe, peut-être que la meilleure façon de retranscrire cet univers aurait été par le biais d’une série.

Au-delà de cette considération, j’ai trouvé le film réellement intéressant. Le choix des acteurs est très bon : Jeff Bridges en Passeur est excellent et est à mon sens celui qui porte réellement l’aventure, même si l’acteur principal reste Brenton Thwaites (qu’on retrouvera d’ailleurs dans le prochain Pirates des Caraïbes en 2017). Sa jeune partenaire, la jolie Fiona (Odeya Rush, vue dans La Drôle de Vie de Timothy Green), devrait à nouveau être aperçue à l’avenir. Meryl Streep est assez douée en chef de la Communauté, même si j’aurais aimé la voir un peu plus agressive. En revanche, mention totalement négative pour Katie Holmes en mère de Jonas, qui n’apporte strictement rien au film. Même constat, dans une moindre mesure, pour Cameron Monaghan, connu pour son rôle de Ian Gallagher dans la version US de Shameless, et qui traverse le film comme un fantôme.

C’est surtout au niveau de l’image que The Giver m’a emballé, et essentiellement sur les scènes dans lesquelles les émotions sont transmises à Jonas. Sa découverte d’un monde en couleurs nous permet notamment d’assister à une scène sublimée par le support Blu-ray, dans des nuances de tons à tomber par terre. Du côté du son, c’est du très bon boulot également avec quelques thèmes très bien sentis et qui ressortent bien grâce au DTS HD Master Audio 5.1. Je vous conseille en revanche la version originale, le doublage de la VF n’étant pas le meilleur du monde.

Du côté des bonus, on retiendra surtout celui intitulé « Jeff Bridges présente… » dans lequel on assiste à la relecture du script original, et nous permet de découvrir à quel point l’acteur tenait à l’adaptation de ce roman.

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