Il y a 10 ans, lorsque le troisième volet de la trilogie du Seigneur des Anneaux, Le Retour du Roi, est sorti, on se demandait si on allait pouvoir revivre le même type de voyage. Peter Jackson et toute son équipe avait placée la barre plutôt à bonne hauteur comme qui dirait.
Aucun film du genre n’arrivait à la hauteur que ce soit en terme d’émotions ou d’épiques. Toujours copié jamais égalé comme le dit l’adage et le moins que l’on puisse dire, c’est que concernant la trilogie du Seigneur des Anneaux, c’est on ne peut plus vrai.
On pensait donc en avoir malheureusement fini avec les voyages en Terre du Milieu mais c’est sans compter le Néo-Zélandais le plus connu du monde. Un petit moment après la sortie du Retour du Roi, une rumeur commence à enfler : et si Peter Jackson remettait ça avec Le Hobbit ? S’il celui qui a su si bien donner vie à l’oeuvre de Tolkien remettait le couvert une nouvelle fois ? L’espoir, surtout les fantasmes, est permis.
Jackson annonce qu’il ne prendra pas part à l’aventure derrière la caméra mais qu’il sera très présent en tant que producteur. Il préfère déléguer la responsabilité de la réalisation à quelqu’un d’autre. Les nouvelles concernant le film se font plus rare et puis du jour au lendemain, tout s’accélère. Le film a un réalisateur et pas des moindres puisque c’est Guillermo Del Toro qui est choisi pour reprendre le flambeau. Pas l’idée la plus débile du siècle tant les deux hommes partagent quelques points communs dans leurs visions du cinéma. Il n’en aura pas fallu plus pour que la sphère des férus de cinéma, de Tolkien et d’Heroïc Fantasy de tous poils de sentir l’excitation les envahir.
Del Toro / Jackson / Terre du Milieu, c’est un peu la Sainte-Trinité incarnée et l’attente se fait on ne peut plus pressante. Malheureusement, le projet semble retomber dans un certain « oubli » et les nouvelles fraîches le concernant se font de plus en plus rare. Un coup de théâtre va réveiller tout le monde, Del Toro ne sera plus réalisateur (mais il restera sur le projet) et Peter Jackson va reprendre le rôle d’homme orchestre. A partir de ce moment là, le projet ne connaîtra plus jamais de zones d’ombres et l’impatience sera de mise jusqu’à la sortie.
Un dernier élément va venir perturber certaines personnes (dont moi), Jackson annonce que le film sera une trilogie. Un peu surpris et n’ayant pas les explications nécessaires à ce choix, on attend patiemment en ayant toujours un peu peur.
En décembre dernier le film sort sur les écrans et une fois que le générique de fin déroule, le verdict est sans appel : Peter Jackson, Fran Walsh, Philippa Boyens et tout les gens qui gravitent autour du projet ont encore fait quelque chose de fou et ont réussi à être surprenant, encore une fois.
2H45 de film qui se suivent le plus aisément possible, un film qui fait une nouvelle fois voyager quasiment 10 ans après le dernier volet de la trilogie du Seigneur des Anneaux.
Respect total. Quand on sait comment Jackson s’y est pris pour adapter l’oeuvre de Tolkien, c’est encore plus balèze. Il ne va pas se contenter de bêtement adapter Le Hobbit, il va y coller des éléments d’autres œuvres de Tolkien et qui viennent ajouter à la mythologie de la Terre du Milieu.
Forcément, Peter Jackson étant quelqu’un d’intélligent, il va faire en sorte que ce premier film soit le début logique (ou la suite logique c’est selon) de la trilogie du Seigneur des Anneaux. Sur le papier ça peut être difficile à piger mais le résultat saute directement aux yeux. C’est comme si Jackson avait appliqué un filtre de jouvence à la trilogie originale. Que ce soit au niveau des musiques ou du visuel on est loin de l’aspect plus « sérieux » des trois autres films mais des petites piqûres de rappel sont disséminées par-ci par-là. Notamment sur la musique de certaines scènes, qui avec quelques mesures supplémentaires connaît une relecture donnant un aspect plus léger, plus « jeune ».
Tout ce qui caractérise le cinéma de Peter Jackson est là mais il ira encore plus loin en offrant aux gens une nouveauté cinématographique de taille, le 48 images seconde. Uniquement disponible en 3D, cette nouvelle vision est destabilisante au début mais après un temps d’adaptation relativement court, l’effet est saisissant. Peter Jackson a réussi a totalement exploser le « quatrième mur », celuiqui sépare le spectateur de l’action , il crée une ouverture sur la toile. On n’est plus réellement spectateur, on se sent véritablement impliqué dans ce voyage. Une 3D qui prouve, une fois de plus, qu’elle peut-être intéressante quand elle est entre de bonnes mains. Quoi qu’on en dise, c’est une véritable révolution et il essuie les plâtres, ce qui est tout à fait normal.
A l’instar du Seigneur des Anneaux, les acteurs sont l’autre élément majeur du film. Certains acteurs reviennent pour incarner à nouveau leurs personnages de la première trilogie, tandis que d’autres fouleront la Terre du Milieu pour la première fois. C’est le cas de toute l’excellente troupe des nains, on retiendra plus particulièrement Richard Armitage qui a un charisme fou dans le rôle de Thorin. Le peuple des Hobbits sera, une fois de plus, sur le devant de la scène grâce à un Bilbo plus jeune. Trouver quelqu’un qui allait coller parfaitement à ce personnage n’a pas dû être chose aisée et pourtant, le résultat sonne comme une évidence. Martin Freeman impose le respect et a su proposer un jeu qui soit digne du personnage.
Encore une fois, Peter Jackson nous emmène dans un voyage duquel il est difficile de sortir. Une ôde à l’aventure qui donne envie d’y prendre part. Ce premier volet d’une nouvelle trilogie met beaucoup de monde d’accord et rend plus qu’impatient. Il va donc falloir attendre la fin d’année pour avoir la suite de ce voyage inattendu et reprendre une nouvelle part d’aventure. Pour patienter on pourra toujours revoir le film en version longue, qui, s’il n’est toujours pas officiellement annoncé par Warner, n’est plus vraiment un secret (on vous en parlera beaucoup plus longuement). La fin d’année risque d’être placé sous le signe de la Terre du Milieu. Vivement.
La fameuse caméra Red Epic a été utilisé pour le tournage et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça se voit d’emblée.
Si on ne doutait pas de la qualité du Blu-Ray, c’est quand même une belle claque dans la gueule. Que ce soit au niveau du contraste, du piqué ou encore des détails tout est parfait dans cette image. Absolument rien à redire tellement on s’y croirait.
Le genre d’image (et de film) avec laquelle on peut faire une démo à son voisin. Top délire méga groove comme dirait Boris.
L’avis sur la version 3D arrivera un peu plus tard.
Du très très lourd également. La VO en DTS HD 7.1 fait des ravages. Les dialogues sont retranscrits de la plus belle des manières, sans parler de la musique qui trouve ici un écrin de choix. En fait, ce sont tous les aspects sonores qui sont au diapason.
Couplé à la vidéo, c’est un spectacle immersif au possible et l’on s’y croirait vraiment. Attention toutefois de ne pas regarder ce film en pleine nuit, vos voisins risquent de ne pas vraiment apprécier (au pire ça vous fera une bonne raison de les inviter).
Concernant la VF, c’est déjà un autre souci. Warner, comme à son habitude, n’a pas jugé bon mettre une piste HD, juste une Dolby Digital en 5.1. Alors ça vaut ce que ça vaut mais cette piste n’a absolument pas à rougir, c’est même du très bon boulot.
Juste qu’elle n’est pas en HD et cela fait rager tous les amateurs de VF équipés pour lire la HD. C’est rageant mais c’est ainsi. Cela fait des années que Warner perdure dans cette pratique. On peut toujours crier au boycott, à la trahison ou encore à la collaboration (183 votes à 1 étoile sur Amazon par exemple), il reste que ce n’est pas parce qu’il s’agit de ce film qu’ils ont fait un effort.
Faut dire aussi, et c’est peut-être là que vient le noeud du problème, que le Blu-Ray 3D (testé ici) est vendu à 35€. On peut comprendre l’agacement de certains au vu du tarif pratiqué et de comment Warner a rempli le disque. Mais on pourrait également retourner le problème dans l’autre sens : Est-ce que Warner a envie de s’emmerder au vu des ventes sur le territoire ? On nous parle d’une version Allemande en HD mais les chiffres sont beaucoup plus hauts qu’ici, c’est peut-être logique que les choses soient différentes. Alors évidemment, pour un film comme The Hobbit, la donne est différente, les chiffres vont être excellents mais pour mieux redescendre sur un film de moindre envergure.
Chaque partie à ses torts mais ce n’est pas en criant au scandale et à l’infamie que cela se règlera. D’un autre côté, quel que soit le résultat (boycott ou pas), je ne suis pas convaincu que Warner en est quelque chose à faire.
En tout cas, les VOphiles n’ont absolument pas ce problème. Choisis ton camp camarade !
Étant donné qu’une version longue est attendue, on aurait pu croire que ce Blu-Ray n’allait pas bénéficier d’une liste pléthorique de bonus. Comme ce fut le cas pour les versions cinéma du Seigneur des Anneaux, on s’attendait à n’avoir que des miettes à se mettre sous la dent. C’est un peu le cas dans le nombre des bonus mais alors qualitativement parlant, on est plus sur le pain aux céréales que sur le simple pain de mie.
- La Nouvelle-Zélande : Pays de la Terre du Milieu (HD, 6 mins) : Très court mais alors c’est typiquement le genre de vidéo qui fait voyager. Une ôde à la Nouvelle-Zélande et un très bon moyen de faire de ce pays une excellente vitrine. Le seul défaut de cette vidéo, c’est qu’elle donne envie de se barrer immédiatemment pour le pays des kiwis.
- Vidéo-Blog (HD, 127 mins) : Sous ce titre bâteau se trouve en vérité un journal de bord qui suivra le déroulement logique du film. De la préproduction jusqu’à la première mondiale, on suivra les différentes avancées du film. Le tout servi par énormément d’images de tournages, sur les différents plateaux. On y parlera également technique avec la 3D qui y sera abordée. Les acteurs seront également de la partie avec les séances de préparations ou de maquillages.
On notera également la présence de séquences qui seront dans le deuxième film et, également, certains personnages de façon fugace.
Le genre de tournage sur lequel il fait bon vivre et où Peter Jackson se sent à l’aise. D’ailleurs, on le verra être comme un gosse et être émerveillé par beaucoup de choses ou encore ne pas hésiter à faire des blagues en tout genre.
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