[Critique cinéma] Calvary

Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, amen ! Ce film est une énigme. Est-il pro-chrétien ou au contraire anti-chrétien ? Ou peut-être ni l’un ni l’autre mais j’ai peine à y croire devant une fin aussi violente. Mais je pencherais plutôt pour la thèse pro-chrétienne par intuition mais aussi parce que cela me plaît. Un point de vue désolé sur une Irlande rurale qui ne sait plus à quel saint se vouer.

Le prêtre est assailli de confidences, de confessions sauvages mais pas dans un contexte habituel où parlant à l’autorité divine on cherche à soulager, apaiser son âme puis se délivrer du mal face à l’écoute d’une oreille bienveillante, gardienne d’un serment du secret. Là non les habitants cherchent à le provoquer, à le mettre dans l’embarras, à faire vaciller sa foi par leurs confidences comme s’ils n’avaient aucun respect pour lui et pour ce qu’il représente.

Et son calvaire commence, église brûlée, chien égorgé jusqu’à la scène finale du prêtricide, le tueur qui le harcèle avoue lui-même qu’il n’y est pour rien pour le chien Bruno ; car, en effet, ce sont tous les habitants qui le menacent et le défient en permanence. Ils sont tellement déchristianisés, qu’ils éprouvent du dégoût pour un brave représentant du Christ.

J’en veux pour preuve cette confession du jeune Milo : « j’ai épuisé toutes les possibilités de la pornographie, désormais j’en suis aux transsexuelles, vous savez des femmes avec des bites ». Outre la beauté de la phrase, c’est une déclaration de guerre, un acte anticlérical. Le pauvre prêtre ne sait que répondre, Milo lui aurait dit je t’emmerde, ça aurait été du même effet.

Pour conclure, un film subtil sur la perte de repères, un film sur l’amalgame, parce qu’on a été victime d’un prêtre pédophile, on doit s’en prendre à toute l’église, encore plus si ceux-là n’ont rien à se reprocher. Un film sur une meute qui en a après un homme de bien, un saint homme !

Article rédigé par Samuel

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