[Critique cinéma] Le Hobbit : La Bataille des Cinq Armées

Et voilà c’est déjà ou plutôt enfin la fin de cette trilogie du Hobbit. Avec ce troisième volet, Peter Jackson termine sa saga sur une bonne note, c’était pourtant pas gagné d’avance.

Si Le Seigneur des Anneaux est une trilogie culte, un exemple de ce qu’est une excellente adaptation, la trilogie du Hobbit en est tout l’inverse. Une sorte de tire à la ligne cinématographique ou l’exemple même de comment se faire du fric facile en faisant trois films avec un simple bouquin. Un bel attrape pigeons représentatif de l’industrie Hollywoodienne. Et ce qui est fort c’est qu’on a beau se faire chier comme pas possible et bien on y retourne quand même à chaque fois. Heureusement, ce troisième opus relève le niveau pour offrir ce que le public était en droit d’attendre depuis le début: du spectacle.

Le Hobbit: la Bataille des Cinq Armées reprend pile où se terminait le précèdent film. Rappelez vous, La désolation de Smaug se terminait avec l’envol du dragon, offrant ainsi l’un des pires cliffhanger de l’histoire du cinéma. Pour connaitre la suite, le spectateur devait, comme devant une série télé, attendre le prochain numéro. Une belle arnaque, car finalement on ne verra le dragon que dans les cinq premières minutes du film. Alors pourquoi ne pas avoir mis cette scène dans le second film mon cher Peter ? Mais pour le fric voyons, quelle question. Cette scène de la destruction d’une ville par le dragon Smaug n’a pas sa place dans ce film, c’est dommage car elle est plutôt bien faite, offrant une réelle tension. Mais une telle scène n’a vraiment rien à faire au début du film, elle aurait du se trouver à la fin du précèdent volet et ça se voit. Une fois cette séquence passée, le troisième film démarre enfin.

Comme dans les deux autres opus on s’ennuie beaucoup pendant une bonne heure, la faute à des personnages qui manquent de charisme, à des intrigues romantiques secondaires ridicules (une histoire d’amour entre une elfe et un nain ça intéresse qui ?), et surtout un goût de déjà vu. Cette première partie va s’attarder longuement sur Thorin, sorte de roi des nains, qui a réussi avec ses compagnons à conquérir le Royaume sous la montagne et son magnifique trésor. Très vite il va succomber à la tentation de l’or du dragon et être consumé par son avarice. Ça fonctionne mais ce thème a déjà été longuement exploité dans Le Seigneur des Anneaux, alors ça n’a plus beaucoup d’intérêt si ce n’est faire encore une fois du tire à la ligne scénaristique et donner un peu de contenu au film.

En gros, il n’y a pas grand chose à raconter dans ce film. Résumé grossièrement ça donne ceci: il y a un nain qui ne veut pas partager son gigantesque trésor alors les elfes sont pas contents et veulent le tuer, les humains aussi, mais pendant ce temps les Wrags et les Orques préparent une grande armée pour ratatiner tout ce beau monde. Ce qui nous donne la bataille des cinq armées. Lorsque cette bataille débute, le film la trilogie Hobbit commence enfin à prendre vie et on se laisse porter pendant une heure trente de combats épiques prouvant le talent de Peter Jackson pour mettre en scène de telles scènes. Car ce qui est quand même assez extraordinaire c’est que l’action est toujours lisible, on sait qui tape sur qui, il y a du rythme, de l’émotion, sans jamais tomber dans une sorte de gros bordel. C’est ça la force de Peter Jackson, il a le don de mettre en scène de gigantesques combats sans jamais perdre le spectateur, d’offrir un vrai grand spectacle épique. Alors tout à coup on oublie les deux premiers volets, on oublie cette première heure fastidieuse, et on se laisse porter comme si l’on était sur un grand 8, on en prend plein les yeux. Pour couronner le tout, la fin est à la fois intelligente, émouvante, et belle, où l’on comprend tout l’amour qu’a Peter Jackson pour cet univers.

En résumé, ce film prouve bien qu’il était inutile de faire une trilogie car un seul long métrage aurait suffit pour raconter l’histoire de Bilbo le hobbit. Peter Jackson ce sera perdu pendant deux film pour finalement réussir à retrouver le chemin de la terre du milieu dans ce dernier opus. Un grand metteur en scène qui comme Thorin, se laisse parfois trop guider par l’argent.

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