[Critique cinéma] Gibraltar

Trois ans après L’Assaut, Julien Leclercq revient au thriller avec Gibraltar, l’histoire d’un père de famille qui, pour survenir aux besoins de son foyer va se retrouver pris au piège d’une mécanique administrative qui va se retourner contre lui. Le film traite de politique avec l’intervention des douanes françaises en pleine période électorale, et des narcotrafiquants dont Marc Duval, le héros, va devoir s’accommoder. Gibraltar est avant tout une histoire de famille, un peu moins bouleversante qu’on l’aurait souhaitée.

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Synopsis : « Toujours mentir. Jamais trahir. »
Afin de mettre sa famille à l’abri du besoin, Marc Duval, un français expatrié à Gibraltar, devient agent d’infiltration pour le compte des douanes françaises.
De petits trafics en cargaisons troubles, il gagne progressivement la confiance de Claudio Lanfredi, un puissant importateur de cocaïne associé aux cartels Colombiens. Cette immersion en eau profonde dans l’univers des narcotrafiquants lui fait courir des risques de plus en plus importants. Mais à mesure que Marc gravit les échelons du cartel, il découvre aussi le luxe et l’argent facile… En permanence sur le fil du rasoir, seuls ses mensonges le maintiennent encore en vie. Lorsque les douanes anglaises rentrent dans la partie pour arrêter Lanfredi, le jeu devient encore plus dangereux et sa famille risque d’en payer le prix.

Le réalisateur a choisi Gibraltar, petit territoire britannique perdu au sud de l’Espagne, pour poser ses caméras. Il faut dire que le lieu est un nid qui attire les trafics les plus divers, étant encore peu réglementé et à la limite entre Espagne et Maroc. Marc Duval est un personnage ordinaire qui essaye de mener tant bien que mal de mener sa barque, nourrir sa famille, et vivre heureux tout simplement. Le fait est que les dettes s’accumulent et il devient de plus en plus compliqué de vivre correctement. C’est partant de ce postulat que Marc accepte, un peu contraint, la proposition de la douane française : rapporter les échanges dont il est témoin dans son bar pour mieux appréhender les truands. Mais les choses vont se compliquer pour Marc lorsque lesdits truand vont le prendre à partie et que les douanes françaises vont l’entraîner dans des opérations de plus en plus risquées tout en le laissant seul par ailleurs.

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Le problème du film est qu’il s’attarde un peu trop sur certaines situations : globalement il y a des flottements, Gibraltar aurait gagné à être un poil plus court. De même, malgré un casting très solide d’acteurs de talent – Gilles Lellouche en tête – on peine à éprouver de l’empathie pour cette galerie de personnages. La fin vient tout de même provoquer un certain malaise, sèche et injuste. Notons une sublime photographie : une magnifique lumière froide pour une colorimétrie saturée. Le film utilise les ressors du polar, déjà bien éprouvés mais utilisés efficacement, l’intrigue est riche en rebondissements, notamment l’état psychologique de Marc dont on ne sait plus très bien à un moment de quel côté il se situe. Sûrement de son propre côté. Et la dimension de drame humain prend tout son sens : on ressent la détresse de cet homme embrigadé dans une machine qu’il ne contrôle plus, incapable même d’assurer la sécurité de sa femme et de son bébé. Si Gibraltar ne devrait pas marquer les mémoires, il est réalisé avec suffisamment de soin pour mériter votre attention.

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Si Gibraltar ne révolutionne rien et s’avère parfois un peu longuet, on notera un scénario suffisamment efficace pour captiver et surtout un très solide casting.

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