[Critique cinéma] Percy Jackson : La Mer des Monstres

Qu’on explique à la face du monde l’intérêt de produire la suite d’un film qui a été un échec aussi bien critique que box-office ? Dans les méandre du film marketing on trouve donc Percy Jackson & le voleur de Foudre, film de studio et divertissement bas de gamme réalisé tout de même par Chris Colombus qui a surement dû avoir un revolver au-dessus de la tempe. Pourquoi prendre nos pré-ados pour des imbéciles sous couvert du label “divertissement” ? Cela dit, il faut bien avouer que cette suite est supérieure au premier opus, des efforts ont été faits. Mais le tout reste assez insipide.

Synopsis : Percy Jackson ne sent pas vraiment l’âme d’un héros. Même s’il a déjà sauvé le monde, ce demi-dieu se demande si ce n’était pas tout simplement un coup de bol extraordinaire. Lorsqu’il découvre que son demi-frère est un monstre, il commence même à penser qu’être le fils de Poséidon est peut-être une malédiction. Mais il ne va pas avoir le temps de méditer sur le sujet car la barrière de protection divine qui protège le Camp des Sang-Mêlé est attaqué par une horde de monstres mythologiques, menaçant de détruire le sanctuaire des demi-dieux. Pour sauver leur seul refuge, Percy et sa bande doivent se lancer à la recherche de la légendaire Toison d’Or.

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Parent pauvre du divertissement

La qualité d’un film est souvent inversement proportionnelle au nombre de scénaristes engagés (même si la réciproque est fausse). Tenez, pour Percy Jackson il a fallu trois cerveaux pour que “l’intrigue” soit un minimum conséquente. Mais aucun n’a véritablement privilégié le fait de donner de l’épaisseur aux personnages et s’assurer de la crédibilité de leurs réactions. En effet si l’univers en lui-même a été étoffé de manière à densifier la mythologie de la saga et à diversifier le bestiaire (riche, en théorie), les personnages et l’intrigue ont eux été laissés totalement de côté. Moderniser la mythologie grecque avec les standards actuels, pourquoi pas : quitte à utiliser des mythes connus autant le faire avec un minimum de créativité. Encore faudrait-il également le faire avec un minimum d’intelligence. Ce côté emprunt de modernisme “on dépoussière les légendes” est très horripilant, comme découvrir Hermès en manager chez UPS – pourtant incarné par Nathan Fillon dans la meilleure scène du film – ou les Moires en chauffeuses de taxi. Les personnages quand à eux sont de vraies caricatures sur pattes : Percy toujours en quête d’un paternel va se retrouver confronté à un frère qu’il n’a pas désiré (mais qui sera bête au point de ne pas constituer un rival pour le titre d’héritier de Poséidon), s’auto proclamera élu d’une prophétie et encaissera les conséquences morales que cela peut représenter à une vitesse folle. Psychologie de base. Quand au restant des personnages, ce sont des sidekicks ne servant qu’à mettre en valeur le héros.

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Si vous en doutiez, la 3D ne sert strictement à rien, et même si cette suite est visuellement plus intéressante et moins cheap que le premier opus, certaines incrustations en CGI continuent de piquer les yeux. Le film arrive à être un poil poétique mais cela reste anecdotique, comme pour l’histoire de l’arbre de protection et la destinée de Thalia dans le prologue. Autre point, autant le premier film était ridiculement drôle, autant celui-ci est drôle et ridicule. La nuance ? La volonté. Le premier était risible dans la mesure où il se prenait trop au sérieux et échouait dans ses moindres efforts de dramatisation, celui-ci a un ton plus badin, avec de vrais gags assumés (pas toujours très drôle) et une volonté de faire moins dans le premier degré. Alors attention ce n’est pas non plus la comédie de l’année mais au moins c’est voulu. L’histoire consiste à aller d’un point A à un point B sans se soucier de la finesse ou de s’écarter du schéma classique : le héros du premier film doute, élément perturbateur, faux twist pour révéler le grand méchant du film (économies = c’est le même que dans le premier), intrigue expédiée au profit de l’action, rédemption, le héros sauve le monde, l’élément perturbateur se révèle une force, fin. Ah oui et cette fin est digne des plus grands thrillers : non seulement on s’est peut-être fourvoyé sur la destinée de Percy, mais en plus il y aura une suite pour nous développer ce point fâcheux. Autant dire, on a hâte !

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Résumé
Même si l’effort de donner une dimension merveilleuse et d’enrichir l’univers est bien là, les personnages sont tellement inintéressants et l’histoire convenue qu’on repassera. Si vous n’avez rien à faire et qu’il pleut un mercredi après-midi…

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